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Décontamination des sols: l’aide financière se fait attendre

Une ancienne carrière de calcaire, utilisée comme dépotoir, a contaminé les sols où se trouvent l'immeuble du 4465, boulevard Rosemont.
Une ancienne carrière de calcaire, utilisée comme dépotoir, a contaminé les sols où se trouvent l'immeuble du 4465, boulevard Rosemont. Photo: Emmanuel Delacour

Certains propriétaires attendent désespérément qu’une aide financière pour la décontamination des sols soit élaborée à Montréal.

C’est le cas de Théo L’Espérance, un citoyen de Rosemont, qui a rappelé le besoin de subvention, lors du conseil d’arrondissement de décembre.

Propriétaire depuis 1989 de l’édifice situé au 4465, boulevard Rosemont, celui-ci a récemment entrepris sa mise en vente. Toutefois, il a eu une bien mauvaise surprise dans ses démarches.

«L’acheteur potentiel a fait une demande à son créancier, qui a exigé en retour une analyse des sols», a expliqué M. L’Espérance.

«Nous avons appris que les sols étaient contaminés au zinc, au plomb et au manganèse et qu’une ancienne carrière de calcaire s’y trouvait dans les années 1930, qui ensuite a été utilisée comme dépotoir dans les années 1940», a-t-il indiqué.

M. L’Espérance a affirmé qu’il n’était pas au courant de l’historique du terrain au moment de son achat, et demande si un apport financier de la part de la Ville ou de l’Arrondissement serait possible, sans quoi il aura de la difficulté à trouver un acheteur pour son édifice.

Un tel programme de subvention se fait toutefois attendre, car l’administration Plante est à l’élaboration d’un règlement pour la décontamination.

Créé en accord avec les besoins en habitation, en développement économique et en éducation, celui-ci devrait être adopté en 2019, selon les communications de la Ville de Montréal.

On déciderait ainsi comment distribuer les 75 M$ pour la réhabilitation des sols de la métropole d’ici 2022 annoncés par l’ancien gouvernement Couillard en mars 2018.

«Ainsi, les propriétaires qui répondent aux critères d’admissibilité pourront à ce moment obtenir de l’aide pour la décontamination de leur propriété», confirme Audrey Gauthier, chargée de communication pour la Ville.

D’autres programmes existent pour aider les propriétaires à améliorer ou à corriger des situations sur leur habitation, en cas de problèmes d’instabilités des fondations sur les sites des anciennes carrières, par exemple. Toutefois ce programme vise spécifiquement la stabilisation du bâtiment impliquant un minimum d’excavation et ne traite pas de la décontamination des sols.

Interrogé sur l’utilisation du fonds de 200 M$ pour la décontamination des terrains dans l’est de la métropole annoncé par l’équipe de François Legault lors de la dernière campagne électorale, le cabinet de la ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques n’a pas retourné nos appels.

Trois HLM et une école
Le bâtiment de M. L’Espérance n’est pas le seul qui pourrait bénéficier de cette aide financière pour décontaminer le site.

Répertoriée par la Ville de Montréal sur sa Carte de localisation des anciennes carrières et des dépôts de surface, la carrière #48 s’étend sur 26 958 mètres carrés entre le boulevard Rosemont, la 27e Avenue, la rue de Bellechasse et la 30e Avenue.

Les immeubles de l'OMHM, situés sur la 29e Avenue.
Les immeubles de l’OMHM, situés sur la 29e Avenue.

On retrouve aussi dans le secteur trois immeubles de l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM), situés sur la 29e Avenue, ainsi que l’école secondaire Vincent Massey de la Commission scolaire English-Montréal.

Selon des prélèvements effectués par la Ville de Montréal en 1993 et en 1994, du biogaz a été détecté à plusieurs endroits près de la 30e Avenue et du boulevard Rosemont. Le biogaz est constitué principalement de méthane et de gaz carbonique.

Toutefois, la sécurité des habitants des 102 logements de l’OMHM ne serait pas en jeu, selon son administration.

«Nous n’avons jamais eu d’indication en ce sens dans ces habitations. Nous avons effectué des travaux de drain français il y a environ 5 ans et aucun indice d’odeurs ou autres n’ont été constaté par l’entrepreneur à l’époque», a affirmé Mathieu Vachon, chargé de communication pour l’OMHM.

L'école secondaire anglophone Vincent Massey, située sur la 27e Avenue.
L’école secondaire anglophone Vincent Massey, située sur la 27e Avenue.

Même son de cloche de la part de La Commission scolaire English-Montréal, qui souligne que «tous les essais requis ont été effectués dans le respect des exigences strictes du Ministère du Développement durable,de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, Direction régionale de Montréal par un cabinet de conseil en environnement.»

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