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Retour sur les cent années d’autobus à Montréal

Le tout premier bus de la Montreal Tramways Company. Photo: Gracieuseté

Une conférence de la Société d’histoire Rosemont – La Petite-Patrie célèbrera les 100 ans du premier autobus dans les rues de la métropole le 16 février prochain, une occasion de découvrir comment les transports en commun ont transformé la vie des Montréalais.

C’est l’historien et conseiller aux affaires publiques à la Société de transport de Montréal (STM), Benoît Clairoux, qui animera la soirée. Celui-ci est le coauteur du livre 100 ans de bus à Montréal dans lequel on retrace l’évolution de ce mode de déplacement, tantôt vu comme un joyau de la modernité, parfois mal-aimé.

C’est dans le quartier Pointe-Saint-Charles qu’apparaît en 1919 le premier autobus de la Montreal Tramways Company, l’ancêtre de la STM.

L’entreprise, qui comme son nom l’indique s’affairait surtout à gérer le réseau de tramways très populaire à l’époque, crée cette première ligne d’autobus pour desservir ce qu’on appelait alors le « Goose Village », petit quartier ouvrier juché autrefois près du pont Victoria et aujourd’hui disparu.

« L’avantage de l’autobus, c’est qu’il est beaucoup plus mobile que le tramway qui doit suivre les rails et les fils d’alimentation électrique. Ce premier bus permet aux résidents du Goose Village d’aller rapidement sur la rue Wellington », raconte M. Clairoux.

Si l’autobus gagne peu à peu en popularité, c’est en 1925 qu’il se développera vraiment à Montréal. Des services de navettes font leur apparition sur la rue Sherbrooke, dans le quartier Outremont et sur la rue Saint-Hubert. « Ce sont toutefois des lignes de luxe », insiste l’expert.

En effet, il faudra attendre l’après-guerre pour qu’en 1951 la Commission des transports de Montréal rachète la Montreal Tramways Company et offre un service municipalisé d’envergure. L’autobus devient alors roi, sa mobilité et modernité supplantant les vieux tramways, considérés comme étant démodés.

Dans Rosemont – La Petite-Patrie, le système de 105 trolleybus, ces véhicules alimentés par une ligne électrifiée, mais roulant sur des pneus au lieu de rails, va aussi tomber tranquillement dans la désuétude. Introduits en 1937, ceux-ci connaissent leur sommet dans les années 1940 et 1950, mais l’arrivée du métro en 1966 sonnera leur glas.

« Avec le métro, même la vocation des autobus va changer. Graduellement, le rôle des lignes de bus sera d’alimenter le métro, comme les rivières nourrissent un fleuve », affirme M. Clairoux.

Avec sa conférence et son livre, l’historien souhaite redonner ses lettres de noblesse à l’autobus montréalais. « Pour avoir un véritable réseau de transports collectifs, on ne peut pas compter que sur un seul mode de déplacement. L’autobus offre une grande versatilité aux citadins et il est là pour de bon », insiste-t-il.

Il suffit de constater les avancées en matière d’accessibilité pour les personnes vivant avec une mobilité réduite, ou encore la venue de la nouvelle flotte de véhicules hybrides et électriques pour en être convaincu, selon ce dernier.

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