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Cybersécurité: pour plus d’inclusion dans les domaines de pointe

M. Kengne œuvre pour plus inclusion dans la cybersécurité
Christian Kengne, expert en cybersécurité et intelligence artificielle. Photo: Zoé Magalhaès/Journal de Rosemont

Venu du Cameroun il y a sept ans, Christian Kengne, réside aujourd’hui dans Rosemont-La Petite-Patrie. Expert en intelligence artificielle, il travaille en tant que consultant dans un domaine de pointe: la cybersécurité.

Étudiant à l’école polytechnique de Yaoundé au Cameroun, Christian Kengne vient au Québec pour la première fois en 2013 effectuer son stage de fin d’études. Par l’intermédiaire d’un ancien élève de son école, il entend parler de l’Université de Sherbrooke et de son supercalculateur, un ordinateur très puissant, unique au Canada.

Après son stage et l’obtention de son diplôme, il revient à l’Université de Sherbrooke pour une maîtrise qui lui permet de se spécialiser dans l’intelligence artificielle. Il commencera ensuite sa carrière à Shawinigan avant de venir vivre à Montréal où il donne des conférences et construit son réseau.

Cybersécurité et action communautaire

M. Kengne met à profit sa formation d’ingénieur informatique en se tournant vers la cybersécurité. Un champ de l’informatique où il se sert aussi de son expertise en intelligence artificielle.

«Dans le domaine de la cybersécurité, on utilise l’intelligence artificielle pour améliorer les techniques de reconnaissance, de surveillance, afin d’empêcher les hackers de mener leurs attaques», explique-t-il.

Cet enjeu de sécurité virtuelle peut avoir des conséquences bien réelles dans la vie de chacun de nous, rappelle l’ingénieur. Vols de données, fraudes, piratages, sont des problèmes qui concernent les organismes, les entreprises, les institutions et les individus.

«C’est un domaine de pointe où il est important, je trouve, de rester connecté à la réalité. Il est facile d’oublier parfois que l’on crée des outils informatiques qui vont être utilisés par les gens. J’essaie de toujours garder cela à l’esprit», souligne M. Kengne.

Depuis son arrivée au Québec, cet ancrage dans la réalité se traduit par un engagement communautaire fort. D’abord membre d’une association qui vient en aide aux étudiants, il sensibilise aujourd’hui notamment les OBNL aux questions de cybersécurité pour les outiller contre des attaques et des fuites de données.

Inclusion et représentativité

Mais, plus largement, son engagement va aussi dans le sens de plus d’inclusion. En particulier dans des domaines de pointe comme la cybersécurité et l’intelligence artificielle. M. Kengne est ainsi ambassadeur pour le Groupe des 30, qui oeuvre pour plus de diversité dans les conseils d’administration.

Selon lui, en informatique comme dans les autres domaines, il est important de prendre conscience des biais qui pourraient influencer les manières de travailler.

«Il faut être vigilant à ne pas introduire des biais dans notre manière de construire certains outils pour ne pas les rendre discriminants. C’est pour ça qu’il est important d’avoir une pluralité de points vue et d’inclure des personnes de toutes origines ethniques», ajoute M. Kengne.

Pour promouvoir l’inclusion et parler de son métier, il se rend chaque année dans des écoles primaires, espérant susciter des vocations. Son but est aussi de servir de modèle pour prouver aux enfants racisés qu’il est possible de faire le métier qui leur plaît.

«La représentativité est un facteur de réussite et de motivation très important. Si on ne voit jamais de femmes ou de personnes noires dans des domaines comme le mien, certains enfants peuvent grandir en pensant que ce n’est pas fait pour eux, explique M. Kengne. J’aimerais d’ailleurs qu’on voit plus de personnes issues de la diversité dans les médias parler de leur domaine d’expertise.»

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