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Diversité: «Mon parcours est aussi une richesse»

Juste Rajaonson diversité
Juste Rajaonson Photo: Zoé Magalhaès/Journal de Rosemont

Arrivé de Madagascar il y a 18 ans, Juste Rajaonson vit aujourd’hui dans Rosemont-La Petite-Patrie et travaille comme évaluateur de programmes auprès du gouvernement fédéral canadien. Modèle de diversité, son mot d’ordre est la persévérance.

C’est à l’hiver 2002, en pleine tempête de neige, que Juste Rajaonson pose pour la première fois le pied à Montréal. Venu étudier la géographie environnementale à l’Université de Montréal, il ne sait pas encore qu’il deviendra un jour chargé de cours dans la même université.

«Je crois que c’est un des souvenirs les plus marquants de ma vie. Je venais à peine d’arriver et il y avait déjà une tempête de neige. Quelques heures plus tard je me suis rendu à mon premier cours “Le Québec dans le monde”, je ne connaissais rien sur le sujet», se souvient-il.

Aujourd’hui, après une maîtrise et un doctorat en études urbaines et développement durable, c’est lui qui enseigne ce cours aux jeunes étudiants en géographie de l’UdeM.

Des obstacles à surmonter

Pour en arriver là, M. Rajaonson n’a pas suivi un chemin tout tracé et a parfois traversé des périodes difficiles. Après avoir terminé son bac en géographie, il fait face à de sérieuses difficultés financières.

«Les frais de scolarité sont intenses pour les étudiants étrangers. Je me suis retrouvé sans ressources et je ne pouvais pas obtenir mon diplôme sans payer entièrement les frais. J’étais quasiment en situation d’itinérance, des amis m’hébergeaient en attendant que ma situation s’arrange», raconte-t-il.

Il obtient ensuite sa résidence permanente, ce qui lui permet de travailler et de retrouver une situation plus stable.

S’impliquer dans la communauté

Passionné de volleyball, M. Rajaonson décide de s’inscrire dans une ligue dès son arrivé au Québec. Il veut pratiquer son sport, mais aussi se faire des amis et s’intégrer à la communauté.

«Je n’ai pas été sélectionné dans la ligue de volley de mon université, mais ça ne m’a pas découragé. Je me suis inscrit ailleurs et j’ai rencontré des personnes qui m’ont beaucoup aidé et m’ont fait confiance», explique-t-il.

Il devient par la suite entraîneur certifié et donne des cours à des jeunes volleyeurs. Les parents de ses élèves lui apportent un grand soutien et lui sont très reconnaissants.

«Je me suis rendu compte qu’en impliquant pour la communauté, j’étais aidé en retour et ça m’a permis de ne pas baisser les bras dans certains moments», ajoute M. Rajaonson.

La diversité, une richesse

Sur le plan professionnel, le jeune malgache relève aussi de nombreux défis. Au début de sa recherche d’emploi, il postule auprès du Groupe de recommandations et d’actions pour un meilleur environnement (GRAME).

Il n’obtient pas le poste qu’il convoitait, mais découvre que l’organisme offre un programme d’insertion professionnelle. Il saisit alors l’occasion et montre son potentiel, ce qui lui vaudra d’être finalement employé en tant qu’analyste.

«Je crois qu’il faut ouvrir plus de portes aux personnes issues de la diversité. Même si on a pas encore d’expérience professionnelle au Québec, ça ne veut pas dire qu’on est pas capable de relever des défis», souligne M. Rajaonson.

Membre du Groupe des 30 leaders et ambassadeurs de la diversité ethnoculturelle, il siège notamment au Comité consultatif de la STM et au Conseil d’administration de GRAME. Initiative de Concertation Montréal, le Groupe des Trente réunit des personnes issues de la diversité qui ont de l’expérience au sein de conseils d’administration. L’objectif: en inspirer d’autres à suivre leurs pas.

«Mon parcours est aussi une richesse, il m’apporte une perspective différente, affirme-t-il. Dans une équipe, il faut de la diversité, c’est ce qui permet d’avoir des idées innovantes.»

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