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De cordonnier de quartier à chanteur de reggae

Dakka Dembélé cordonnier reggae
Dakka Dembélé dans sa boutique, la Cordonnerie Dakissa Photo: Zoé Magalhaès/Métro

Installé dans le quartier depuis près de 10 ans, Dakka Dembélé n’est pas un cordonnier ordinaire. Quand il n’est pas dans son atelier de la Plaza St-Hubert, il se consacre à son autre passion: la musique reggae.

Originaire de Côte d’Ivoire, c’est dans les rue d’Abidjan que Dakka Dembélé s’initie au métier de cordonnier. Dès l’âge de 9 ans, il commence comme cireur de chaussures avant d’acquérir le savoir-faire nécessaire pour travailler le cuir.

Déjà passionné de musique, il grandit en écoutant les plus grands noms du reggae. Parmi ses références on trouve bien sûr Bob Marley et d’autres musiciens jamaïcains, mais surtout des artistes de reggae africain, en particulier l’ivoirien Alpha Blondy, connu à l’international.

«Quand je suis arrivé au Québec, je voulais me lancer complètement dans la musique. En réfléchissant, j’ai décidé de m’installer d’abord, de me faire connaître et d’ouvrir ma cordonnerie artisanale», raconte M. Dembélé.

Sur la vitrine de sa boutique, on peut lire la devise du cordonnier : «Rien ne se perd, tout se répare». Soucieux d’éviter le gaspillage, l’artisan s’applique à donner une seconde vie aux chaussures qu’on lui confie.

Toutefois, la Cordonnerie Dakissa ne fait pas seulement des réparations. En effet, M. Dembélé y vend aussi ses créations. Sacs, chaussures, ceintures, bracelets sont tous fabriqués à la main selon des méthodes artisanales.

Grâce à la musique, le cordonnier peut exprimer sa créativité différemment, mais pour lui les deux mondes ne sont pas si éloignés. Son travail à l’atelier est même une source d’inspiration.

«Quand je travaille à la cordonnerie, je suis très concentré et ça me permet d’imaginer des mélodies ou des paroles», explique-t-il.

Exprimer son identité

Invité pour une performance au Festival Nuits d’Afrique le 9 octobre, M. Dembélé en profitera aussi pour célébrer la sortie de son premier album paru le 13 mars.

«Dans cet album, il y a une dimension personnelle puisque j’exprime à la fois mon identité africaine et de mon identité québécoise. Mais, il y a aussi un message engagé, une dimension plus politique», souligne-t-il.

En effet, l’album intitulé Petit bateau aborde notamment le sujet de l’immigration clandestine, un chemin que certains de ses compatriotes empruntent parfois au péril de leur vie.

Mélangeant des chansons en français et en dialecte ivoirien, il chante entouré de musiciens de toutes origines.

«Le reggae africain est un peu différent du reggae jamaïcain, explique M. Dembélé. Il incorpore des éléments des cultures africaines. Des rythmes et des instruments différents par exemple.»

Le spectacle du Festival Nuits d’Afrique sera diffusé de manière numérique le 22 octobre.

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