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D’importants travaux débutent à l’église Saint-Esprit-de-Rosemont

Église Saint-Esprit-de-Rosemont travaux
L'église Saint-Esprit-de-Rosemont, rue Masson. Photo: Josie Desmarais/Métro Média

L’église Saint-Esprit-de-Rosemont, seule église de style Art déco de la métropole, fera l’objet d’importants travaux de maçonnerie dès le mois de janvier. La façade de l’édifice emblématique de la rue Masson doit être entièrement refaite au cours des prochaines années.

Des travaux commenceront bientôt sur le bâtiment presque centenaire afin de rénover toutes les faces extérieures ainsi que la maçonnerie du clocher qui souffrent de problèmes structurels.

Alors que l’intérieur de l’église est en bon état et que la toiture en cuivre a été refaite récemment, les façades de pierre doivent impérativement être refaites.

«La maçonnerie extérieure d’origine n’est pas ancrée à la structure du bâtiment et menace donc de se détacher. C’est un problème lié aux techniques de construction utilisées à l’époque, dans les années 1920-1930», explique Caroline Clermont, responsable des bâtiments du diocèse de Montréal.

Le vaste chantier devrait s’échelonner sur une période de cinq à dix ans. Le diocèse et la paroisse Saint-Esprit-de-Rosemont ne disposent pas des liquidités nécessaires pour faire les travaux en une seule fois. Au total, le diocèse évalue le coût des rénovations à plus de 5 M$.

«La paroisse du Saint-Esprit-de Rosemont fonctionne très bien, elle est très vivante et l’église est encore beaucoup fréquentée par les résidents du quartier, mais elle n’a pas les moyens de financer un tel projet à elle seule», précise Mme Clermont.

Ce projet coûteux est seulement rendu possible grâce au Conseil du patrimoine religieux du Québec (CPRQ) qui le finance à 70 % à travers le Programme visant la protection, la transmission et la mise en valeur du patrimoine culturel à caractère religieux.

«Saint-Esprit-de Rosemont est vraiment une exception en termes de financement. Les subventions du CPRQ sont difficiles à obtenir. Cette église est un cas à part puisqu’il s’agit de la seule église Art déco à Montréal. C’est un joyau du diocèse et c’est grâce à cette particularité que la paroisse a pu avoir des subventions pour les travaux», explique Mme Clermont.

Des églises en mauvais état

Pour les autres églises que compte le diocèse, obtenir du financement est souvent bien plus compliqué. Les appels aux dons et les campagnes de financement ne permettent pas de récolter les sommes nécessaires à l’entretien et à la rénovation d’un parc immobilier vieillissant et vaste.

Récemment, c’est l’église Saint-Édouard, située sur la rue Beaubien qui a fait parler d’elle. Alors que des débris menaçaient de se décrocher du toit du bâtiment, un périmètre de sécurité a dû être mis en place dans les rues alentour.

«La situation est très inquiétante parce que de nombreuses églises construites au début du vingtième siècle n’ont pas été entretenues et ont besoin de travaux toutes au même moment. Les hivers sont aussi de plus en plus terribles avec des épisodes de gel et dégel qui accélèrent la dégradation des matériaux», souligne la responsable des bâtiments.

Pour faire face à cette situation et conserver le patrimoine que représentent ces édifices religieux, le diocèse souhaiterait que l’enveloppe du CPRQ soit plus importante.

«Ce serait aussi pertinent que des aides soient offertes au niveau municipal, suggère Mme Clermont. Pour l’instant, on fait face à un paradoxe, puisque le règlement imposé par la Ville de Montréal est très strict, mais les paroisses n’ont pas les moyens de s’y conformer.»

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