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TSHU : moucher « vert » !

Tranchemontagne Daphnée - TC Media
Longtemps considéré comme un objet anodin du quotidien, le mouchoir – véritable symbole de l’industrie des produits jetables – est désormais un plaidoyer en faveur du développement durable, grâce à Thomas Geissmann et Marion Poirier. En relançant la mode des mouchoirs en tissu, ces deux entrepreneurs rosemontois souhaitent sensibiliser les gens à la consommation écoresponsable.

Partenaire dans la vie comme dans les affaires, le duo a eu l’idée de se lancer dans la production de « carrés de tissus écolos » à la suite d’un voyage.

« L’été dernier, nous sommes allés en France pour présenter notre fils de deux mois à la famille. On s’est retrouvés chez « tonton Robert », un vieil oncle de Thomas. Il voulait qu’on reparte avec un souvenir : il nous a sorti plusieurs choses, dont la collection de mouchoirs en tissu de la famille, avec des initiales brodées », explique Mme Poirier.

De retour au pays avec une douzaine de mouchoirs en poche, le couple intègre tranquillement cet objet inusité à son quotidien, en essuyant la bouche de bébé, en nettoyant ses lunettes ou encore en se mouchant.

« Ayant grandi en France, j’avais déjà utilisé des mouchoirs en tissu dans mon enfance. Là-bas, c’était plus courant », expose M. Geissmann.

Impact environnemental et social

Rapidement, l’impact se fait sentir sur la consommation de serviettes en papier du ménage. Les réactions de l’entourage se multiplient également.

« Les gens nous disaient : « Wow, où as-tu trouvé ça? Ça fait longtemps que j’en cherche ». Les réactions étaient fortes, mais toujours positives », soutient Mme Poirier.

Face à l’engouement que suscitent leurs mouchoirs en tissu, M. Geissmann et Mme Poirier décident d’exploiter ce filon, en produisant des créations aux motifs éclatés. Exit le stéréotype de la mémé qui cache son mouchoir souillé dans sa manche ou son soutien-gorge, le TSHU se veut l’accessoire mode prisé par les fashionnistas.

« Ne venant pas du milieu de la mode, notre plus grand défi a été de comprendre comment fonctionnait l’industrie textile, comment avoir accès à des fournisseurs écoresponsables et comment avoir une production éthique », soulève la jeune maman qui se consacre désormais à temps plein à cette entreprise.

Soucieux des retombées environnementale et sociale de leur projet, le couple s’associe aux Petites-Mains, un organisme d’insertion pour les femmes immigrantes de Villeray, pour la confection des mouchoirs, fabriqués à partir de coton biologique en provenance de l’Ontario.

Pour chaque unité vendue, un arbre sera planté en Éthiopie par la fondation Weforest, basée en Belgique.

« Oui, on voulait planter des arbres, mais on voulait le faire dans des endroits où ça va faire une réelle différence », insiste M. Geissmann, indiquant avoir choisi cette fondation pour être capable de faire un suivi sur le nombre et l’endroit où les arbres seront plantés.

À savoir s’il existe un réel marché pour le mouchoir en tissu, les entrepreneurs indiquent que leur but n’est pas d’éliminer les Kleenex, mais d’inciter la population à réduire sa consommation.

« Le pari, c’est que le côté esthétique va attirer les gens, qui vont le porter et l’utiliser dans les limites de leur degré de confort. On ne réussira peut-être pas à convaincre une personne germophobe, mais elles sont peu nombreuses », conclut M. Geissmann.

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