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Le collège de Rosemont met fin au contrat du Centre communautaire islamique de l’Est

Photo: Yves Provencher/Métro

Après plusieurs semaines de réflexion, la direction du collège de Rosemont a décidé de mettre fin au contrat de location qui le liait au Centre communautaire islamique de l’est de Montréal (CCIEM) depuis 2010. Le responsable du centre, Adil Charkaoui, dénonce une décision qu’il juge «discriminatoire».

«Nous avions donné jusqu’au 13 avril au CCIEM pour se conformer à nos demandes, mais nous avons reçu un refus catégorique. Notre règlement reconnaît à tout le monde la liberté d’expression, mais chaque personne qui travaille ou étudie chez nous doit respecter des normes éthiques», justifie Stéphane Godbout, directeur de l’établissement rosemontois.

La direction du collège a pris la décision de mettre fin au contrat lundi soir et en a fait l’annonce à M. Charkaoui, mercredi.

Rappelons que le CCIEM louait la palestre de l’établissement pour des activités de karaté et de kick-boxing.

De nouveaux critères à respecter
L’affaire avait éclaté en février quand le collège de Rosemont avait découvert des documents faisant la promotion d’un islam radical en lien avec le CCIEM. La direction avait alors décidé de suspendre temporairement son contrat de location, le temps de mener son enquête.

M. Godbout explique que pendant ces semaines de réflexions, des discussions ont eu lieu avec le représentant du CCIEM.

«Nous avons trouvé encourageant que M. Charkaoui enlève du site Internet les liens vers les documents en cause et qu’il s’assure que cela ne se reproduise plus», note M. Godbout.

Cependant, la direction du collège a souhaité aller plus loin. «Nous n’avions pas réellement de contrat signé depuis 2010 alors nous avons voulu remédier à cela. Nous lui avons demandé de prendre l’engagement de respecter le règlement de l’établissement à l’intérieur, mais aussi à l’extérieur de nos murs», ajoute M. Godbout.

Adil Charkaoui

Adil Charkaoui a répliqué peu de temps après l’annonce de la décision, par voie de communiqué. Il estime que cette annulation est «non fondée, diffamatoire et discriminatoire».

«Le collège de Rosemont a voulu imposer de nouvelles conditions excessives et liberticides qui contreviennent manifestement aux chartes canadiennes et québécoises des droits et libertés», peut-on lire dans le communiqué.

M. Charkaoui ajoute que les cours de karaté continueront à être donnés sans préciser le lieu et ajoute se «réserver le droit de saisir les tribunaux pour tous les préjudices et pertes encourus jusqu’à présent.»

La direction du collège n’a pas souhaité faire de commentaires. M. Godbout précise avoir resserré ses mécanismes en signant des contrats en bonne et due forme respectant le règlement de l’établissement avec l’ensemble de ses locataires.

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