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Gangs de rue: une vague de violence pour contrôler le trafic de drogue

PHOTO FÉLIX O.J. FOURNIER, COLLABORATION SPECIALE -un jeune homme de 22 ans connue des policiers a ete atteint par des projectiles d arme a feu sur la rue d iberville- Légende à remplir. Pour la section : GENERAL -30- Photo: Felix O.J. Fournier/Collaboration spéciale

Les quartiers Rosemont et Saint-Michel ont servi de lieux d’affrontements entre membres de gangs de rue pendant la période des Fêtes.

Deux homicides et trois tentatives de meurtre ont été répertoriés en moins d’une semaine. Différents groupes d’allégeance bleue mèneraient une nouvelle lutte pour le contrôle de territoires du trafic de drogue, selon le chef de la Division du crime organisé au SPVM.

Lundi, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a confirmé avoir renforcé ses effectifs dans les deux quartiers.

Rappelons que le 21 décembre, un jeune homme de 22 ans a été tué dans le quartier Saint-Michel. En moins de 24 heures s’en sont suivi deux tentatives contre des individus de 18 et 22 ans, le mardi 22 décembre, dans Rosemont et Saint-Michel.

Trois enquêtes ont été ouvertes pour tenter de retrouver les auteurs des faits. Les scènes de crime ont été passées au peigne fin et plusieurs témoins ont été rencontrés. Au moment de mettre sous presse, «aucun nouveau développement» ne pouvait être communiqué par le SPVM.

Un autre meurtre a été commis sur un jeune homme d’une vingtaine d’années le lendemain de Noël dans Saint-Michel, à quelques rues des premiers événements.

Toutes les victimes étaient connues des services de police.

Coup de pied dans la fourmilière
Les deux territoires touchés dernièrement sont connus comme étant fréquentés par deux groupes liés au Bleu; le «Plan Robert», installé au nord-est de Saint-Michel, et le «Plan Bellechasse», positionné dans le secteur sud-est près du parc Étienne-Desmarteau.

Ces attaques surviennent un mois après la vague d’arrestations qui a touché le milieu du crime organisé dans la grande région de Montréal.

Rappelons que 43 personnes liées à la mafia, aux gangs de rue et aux Hells Angels ont été arrêtées par les policiers de l’Escouade régionale mixte.

«Cela a dérangé le système, pense Mario Berniqué, ancien agent à la Sûreté du Québec. L’être humain a horreur du vide. On observe un déplacement des chefs et des liens. [Ils vont] essayer de prendre les territoires [laissés vacants] par la force.»
Il estime que l’on peut s’attendre à de nouveaux incidents «tant et aussi longtemps» que l’organigramme des chefs ne sera pas à nouveau clairement établi.

«On observe des regroupements ou des opportunités d’affaires», note simplement Mario Desmarais, inspecteur, chef de la Division du crime organisé au SPVM, en entrevue à TC Media.

La lutte aux gangs de rue comme «priorité»
Pour tenter d’enrayer le phénomène, le SPVM a mis en place une nouvelle coordination de ses forces depuis le mois de septembre dernier.

Divisions des homicides, des incendies criminels, des crimes majeurs, des stupéfiants, de la moralité… Tous mettent désormais leurs efforts en commun pour faire de la lutte aux gangs de rue «une priorité», certifie M. Desmarais.

«Depuis septembre, nous avons réalisé 112 perquisitions, 271 arrestations, 245 personnes ont été accusées, 80 armes ont été saisies et 90 endroits licenciés liés aux crimes ont été visités», rapporte-t-il.

Il atteste une «légère hausse des tentatives de meurtre», mais assure que le crime est en baisse dans son ensemble sur l’île de Montréal.

Sur les 30 homicides commis dans la métropole depuis le début de l’année, huit sont reliés aux gangs de rue. Trois de ces meurtres ont été résolus, mais cinq restent encore sans réponse. «Nous mettons toutes les actions possibles et inimaginables en place pour résoudre ces enquêtes», conclut M. Desmarais.

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