Vote de grève chez IKEA
Sans contrat de travail depuis près d’un an, les 350 travailleurs syndiqués du magasin IKEA de Montréal, situé dans l’arrondissement Saint-Laurent, pourraient déclencher une grève alors qu’ils viennent de rejeter dans une proportion de 97% les dernières offres patronales.
Les syndiqués ont adopté un mandat de grève de 24 heures, le 11 septembre en assemblée générale. Ce mandat sera déclenché au moment jugé opportun.
«Ça ne veut pas nécessairement dire que ce sera une journée complète et que le magasin sera fermé. Ça ne veut pas dire non plus qu’on va le faire. […] Ça va dépendre de l’attitude de l’employeur», explique la présidente du syndicat d’IKEA Montréal affilié à la CSN, Carolina Caballero.
Les employés appliquent déjà depuis quelques mois certains moyens de pression qui n’affectent pas la clientèle, dont le port de macarons ou d’un cordon orange à l’effigie du syndicat.
Leur convention collective est échue depuis le 31 décembre 2015. Les négociations entre le syndicat et la direction de la succursale du boulevard Cavendish ont débuté en novembre dernier. Les deux parties ont tenu une vingtaine de rencontres et une conciliatrice du ministère du Travail a été embauchée au printemps à la demande de l’employeur.
Aucune nouvelle date n’est encore prévue pour la reprise des pourparlers, indique Mme Caballero.
Offres insultantes
Le salaire est l’un des points en litige. Le syndicat souhaite une augmentation de 2,5% par année durant trois ans.
Toutefois, l’employeur suggère des montants forfaitaires versés à la fin d’année qui représenteraient une hausse sur le salaire annuel de 1,5% pour la première année et de 2% pour l’année suivante.
«Il s’agit d’une offre fondamentalement équitable et bonne tant pour les collaborateurs que pour les objectifs commerciaux du magasin», a commenté par courriel le directeur du IKEA de Saint-Laurent, Alain Cloutier.
Mme Caballero qualifie ces dernières offres patronales d’insultantes. «Les montants ne reflètent pas l’indice des prix à la consommation», déplore la présidente du syndicat. De plus, l’employeur «offre des reculs» en matière de couverture d’assurances selon elle.
Le syndicat revendique aussi une meilleure sécurité d’emploi, une reconnaissance des droits syndicaux et des horaires de travail plus flexibles, principalement pour les étudiants.
«Il y a un manque flagrant de reconnaissance du travail qu’on fait. Plusieurs magasins vont apparaître au Canada. On obtient les objectifs qui sont demandés. [Mais au final], on a le droit à rien», ajoute-t-elle, soulignant les profits engendrés par l’entreprise.
Débrayage
Mme Caballero mentionne que le dernier conflit de travail remonte à 2005 où les employés avaient débrayé pendant deux heures avant l’ouverture du magasin.
La succursale de Montréal est l’une des deux seules syndiquées de la chaîne au Canada. L’autre se situe à Richmond, en Colombie-Britannique. Ce magasin a d’ailleurs connu un lock-out de 17 mois qui s’est terminé en octobre 2014.