Soutenez

100 M$ pour la santé mentale: des organismes locaux laissés sur leur faim

Personne ayant des troubles de santé mentale
Photo: Métro Média/Archives

La somme de 100 M$ du gouvernement Legault pour s’attaquer aux listes d’attente des services en santé mentale laisse des organismes de Saint-Laurent et Ahuntsic-Cartierville sur leur faim.

Cela rappelle le manque de ressources locales en la matière, fait savoir d’emblée Régine Larouche, coordonnatrice à l’Association de parents pour la santé mentale de Saint-Laurent Bordeaux-Cartierville (APSM).

«On est en retard au niveau de Saint-Laurent depuis une dizaine d’années par rapport au financement, peu importe les organismes», indique Mme Larouche.

L’APSM compte sur deux employées travaillant respectivement trois et quatre jours. C’est autant qu’en 2004, à l’arrivée de Mme Larouche en tant qu’intervenante. Diverses subventions ont toutefois pu améliorer le financement de base de l’organisme au fil des années.

«On est une petite équipe. Si par exemple, le gouvernement arrive et nous dit: ‘‘vous avez un projet à nous soumettre’’, vous comprendrez qu’on est au moulin et au pétrin. Un moment donné, il y a un essoufflement», explique Mme Larouche.

Le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, a devancé l’annonce de l’investissement à la suite de la tuerie qui a fait deux victimes à Québec, il y a quelques semaines.

La coordonnatrice ne sait toujours pas si l’APSM touchera un montant spécifique de l’investissement. «Si on a une somme qui s’ajoute à la mission de base qui pourrait faire en sorte qu’on ajoute une personne à temps plein et qui pourrait solidifier l’équipe, ce serait fantastique», dit-elle.

À Prise II, une ressource alternative en santé mentale située dans Ahuntsic-Cartierville, l’annonce de Québec qui prévoit 10 M$ pour les organismes communautaires, semble loin d’être satisfaisante. «J’ai l’impression qu’on nous saupoudre des sous en nous disant: ‘‘ça va être rattaché à votre mission l’année prochaine’’. Ce que je déplore, c’est que dans tout ça, on ne reconnaît pas l’essentiel de ce que le communautaire peut offrir comme service», fait valoir la directrice Pierrette Richard.

«Comme groupe communautaire, on cherche d’autres façons de faire et à offrir quelque chose à des personnes qui ne s’y retrouvent pas dans le réseau.» -Pierrette Richard

Accessibilité

L’APSM et Prise II ont mis les bouchées doubles durant la pandémie, qui a accentué les troubles de santé mentale chez plusieurs personnes.

Il n’y aurait pas de liste d’attente pour les différents services offerts par les deux organismes. Malgré la crise sanitaire, les différents intervenants ont gardé contact avec leurs membres.

«On suffit à la tâche, on travaille fort, souligne Mme Larouche. On est fatigué, parce que nous aussi on la vit cette situation-là, mais on est là. On met l’épaule à la roue.»

Prise II en a profité pour rediriger ses services en ligne.

Pierrette Richard dit être en attente du rehaussement du Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) pour obtenir des fonds et offrir des services qui seront disponibles jusqu’au début de l’année prochaine.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.