Les relieurs et les artisans du livre à l’honneur au MUMAQ

Une nouvelle exposition, nommée «Hommage à Michel Tremblay», est en cours au Musée des métiers d’arts du Québec (MUMAQ). Organisée par l’Association québécoise des relieurs et des artisans du livre (AQRAL), elle vise à mettre en valeur ce métier tout en rendant hommage à l’auteur québécois.

Une trentaine de relieurs en provenance du Québec, des États-Unis et de la France ont contribué à cette exposition en retravaillant des ouvrages de Michel Tremblay.

Une exposition de ce genre est organisée tous les quatre ou cinq ans par l’AQRAL. L’auteur québécois a été sélectionné cette année pour son accessibilité et pour le côté rassembleur de ses œuvres.

«Michel Tremblay est traduit dans plusieurs langues, explique la relieuse Nicole Chalifoux, qui siège au conseil d’administration de l’AQRAL. Ses livres sont accessibles, très ludiques et représentatifs de notre identité québécoise.»

Les relieurs et artisans dont les œuvres sont exposées ont utilisé différents matériaux allant du bois au papier rocher afin de créer une reliure ou un livre à l’image des différents ouvrages de M. Tremblay.

L’exposition devait avoir lieu en 2020, mais la pandémie a forcé l’AQRAL à reporter deux fois l’événement, qui peut finalement avoir lieu au MUMAQ.

Différents formats

Certaines œuvres prennent la forme d’une reliure de création, soit une reliure qui, contrairement aux reliures traditionnelles, incorpore un motif, une image ou d’autres éléments visuels relatant le contenu du livre.

D’autres relieurs ont choisi de créer des «livres d’artiste», soit des ouvrages dont le contenu, plutôt qu’uniquement la reliure, a été modifié pour représenter un élément en lien avec celui-ci.

«Faire réparer un dictionnaire, des livres annotés, des livres de recettes ou des livres ayant une valeur sentimentale sera toujours un besoin auquel on sera là pour répondre en tant que relieurs.»

Nicole Chalifoux

Par exemple, l’une des œuvres reprend une scène du film Françoise Durocher, waitress d’André Brassard, scénarisé par Michel Tremblay. Il s’agit d’un livre animé (ou livre pop up) qui présente le restaurant en question.

«Avec toutes ces œuvres-là, on peut vraiment voir l’étendue de ce qu’on peut faire avec un livre», indique Nicole Chalifoux.

Métier méconnu

L’exposition vise également à mettre de l’avant le métier de relieur, qui perdure malgré les évolutions technologiques des dernières décennies.

«Chaque fois que je vais au Salon des métiers d’art, les gens sont surpris de voir qu’on existe encore», raconte la membre du CA de l’AQRAL.

Celle qui a créé une reliure pour l’exposition et qui possède un atelier de reliure dans le quartier de Villeray considère que sa vocation sera pertinente tant et aussi longtemps qu’il y aura des livres.

«Les objets qui sont faits à la main auront toujours plus de valeur, dit-elle. Et même avec la montée en popularité des écrans, un livre dans les mains restera toujours quelque chose d’agréable.»

Les œuvres exposées sont accompagnées d’affiches explicatives présentant le lexique des relieurs et le processus de création d’une reliure. Des ateliers seront également proposés tout au long de l’exposition, qui se déroulera jusqu’au 8 mai.