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Gicleurs dans les résidences: facture salée à prévoir

Photo: André Desroches / TC Media

La décision de Québec d’obliger les résidences privées pour aînés de se munir de gicleurs inquiète le propriétaire du Manoir de Casson, situé à Saint-Laurent. Ce dernier devra procéder à des travaux de plusieurs millions $ afin de répondre aux exigences.

Le ministre du Travail, Sam Hamad, a annoncé le 17 février que la plupart des résidences privées pour aînés déjà construites devraient se doter d’un système de gicleurs dans un délai de cinq ans.

Cette déclaration suit le dépôt d’un rapport sur la tragédie de l’Isle-Verte, où un incendie à la Résidence Du Havre avait causé la mort de 32 personnes.

Sur la quinzaine de résidences de plus de neuf unités présentes sur le territoire de Saint-Laurent, une seule, le Manoir de Casson, n’est pas déjà équipée de gicleurs.

Sorin Moriaru, directeur général de l’établissement, est d’avis que Québec devrait faire son bout de chemin afin d’alléger le fardeau financier des propriétaires. Il estime les coûts de l’installation d’un nouveau système de gicleurs à plus de 2 millions $.

«Avant de faire une loi, le gouvernement devrait regarder sérieusement la possibilité de financer au moins 60% de ce projet avant de l’imposer à tous les propriétaires de résidences pour personnes âgées. À moins qu’ils souhaitent voir la moitié des résidences disparaître,» s’indigne-t-il.

Depuis l’annonce, des dizaines de propriétaires de résidence ont également exprimé leur inquiétude dans différents médias face au fardeau financier que représente une telle mesure.

La question financière étant au cœur du problème, le ministre du Travail a affirmé qu’il souhaitait mettre de l’avant un programme de subventions pour aider les résidences qui ne peuvent mener ces travaux en raison de difficultés financières. L’importance de l’aide financière et les détails entourant ce programme ne seront disponibles que lors du dépôt du prochain budget.

Généralisation?
M. Moriaru considère tout de même que la mesure du gouvernement est très drastique, et ne prend pas en considération la réalité du terrain.

«Je suis plutôt réticent à l’idée de comparer un bâtiment en bois comme celui de l’Isle-Verte et les erreurs qui ont été commises dans le processus d’évacuation avec notre résidence, qui est un bâtiment en béton.»

«C’est la même histoire que lorsqu’une personne âgée qui vivait dans une petite résidence s’est brûlée avec de l’eau chaude. De cet incident isolé, on a généralisé et on a créé une loi pour réduire l’eau chaude à 43 degrés Celsius pour toutes les résidences. Pourtant, des millions de personnes âgés ne s’étaient jamais brûlées avec la même eau à 52 degrés Celsius,» ajoute-t-il.

La sécurité avant tout
Au Centre d’hébergement Saint-Vincent-de-Marie, le discours est différent.
«Ça fait 24 ans que la bâtisse a été construite, ça fait 24 ans qu’on a des gicleurs dans chacune des chambres, explique une porte-parole de l’établissement. C’est un principe de sécurité de base.»

Les résidences Manoir de Saint-Laurent, Place St-Moritz, Les Verrières du Golf, Résidence Alexis-Nihon – des établissements récents -sont elles aussi toutes équipées de gicleurs, d’avertisseurs de fumée, de détecteurs de chaleur, de systèmes de surveillance et d’alarmes d’incendie depuis leur fondation.

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