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Un rappeur de Saint-Léo à l’assaut des Francos

Originaire de Saint-Léonard, Flip, de son vrai nom Francesco Mormina, représente encore fièrement son quartier. Photo: Félix Lacerte-Gauthier

Originaire de Saint-Léonard, le rappeur Flip, de son vrai nom Francesco Mormina, fera vibrer les FrancoFolies de Montréal mardi prochain. Le résultat d’une longue évolution.

« Les Francos… J’ai l’impression de ne pas encore le réaliser. Je crois que je vais y croire 5 minutes avant de monter sur scène, s’exclame l’artiste. J’essaie de garder les pieds sur terre et m’assurer de donner le meilleur spectacle possible. »

Maintenant âgé de 32 ans, Flip a écrit ses premiers textes vers 12 ans, s’inspirant notamment des rappeurs Notorious B.I.G. et Jay-Z. À 16 ans, il commence à écrire et enregistrer sur une base plus régulière, la musique devenant une échappatoire pour lui, qui lui a permis de canaliser son énergie. « À force d’en écouter, ça m’a donné envie d’écrire, c’est venu tout seul. On est un fan avant d’être artiste, pense-t-il. Et c’est encore le cas aujourd’hui. »

Un tournant musical
En début 2018, toutefois, sa carrière prend un tournant alors qu’il rejoint Les Disques BBT Wreck-Hurdz, un label cofondé par Ruffneck. « Je l’avais rencontré il y a plusieurs années à travers une connaissance commune. Au fil du temps, nous étions devenus de très bons amis. »

L’influence du vétéran, qui devient également un mentor, est rapidement apparente. Chantant uniquement en Anglais auparavant, Flip adopte la langue de Molière à sa suggestion. « Il m’a mis au défi d’essayer de rapper en Français. Après l’avoir fait une première fois, il m’a dit : “à partir de maintenant, tu ne rappes plus jamais en anglais” », dévoile Flip en riant. Il ajoute que la transition s’est mieux passée qu’il ne l’aurait cru, alors qu’il avait déjà la perception d’avoir fait le tour de la langue de Shakespeare. « C’est un tout nouveau monde qui s’est ouvert pour moi, surtout avec l’expérience que j’avais déjà », remarque-t-il.

L’aide apporté par Ruffneck a également été visible dans d’autres sphères, notamment pour son éthique du travail et en termes de qualité. « Un autre exemple, je chantais moins avant, j’essayais d’être plus technique, explique Flip. Il m’a permis d’explorer des facettes de ma musique que je n’avais pas encore eu l’occasion de découvrir. Plus que toute autre personne, il m’a aidé à trouver ma voix. »

Varier ses influences
Au niveau musical, c’est le rappeur Lil Wayne qui a eu la plus grande influence sur Flip, en raison de l’originalité de ses punchline (phrases-chocs), ainsi que de la façon dont il incorpore et joue avec l’Auto-Tune (un logiciel correcteur de tonalité) dans ses chants.

Pour l’écriture de ses textes, Flip affirme tirer ses inspirations de nombreuses sources variées. « Récemment, je lisais le dernier livre de Dan Brown. Une phrase m’avait donné un déclic et m’a amené à écrire un couplet », donne-t-il en exemple.

(Photo : Félix Lacerte-Gauthier)

À cet égard, il affirme tenir à cœur une citation de Stephen King, qui affirmait qu’une personne n’ayant pas le temps de lire n’a pas les outils pour écrire. « J’y crois fermement, souligne-t-il. Si on ne prend pas le temps de lire et d’aiguiser notre cerveau, ça ralentit le processus d’écriture et de créativité.

Bien qu’il a déjà fait des spectacles d’envergure, ayant notamment fait la première de Tech N9ne au Club Soda en 2015, Flip est conscient que sa participation aux FrancoFolies représente un tournant pour lui. « Il y a un an, je n’aurais jamais pensé que ça aurait été possible. Je n’aurais pas non plus imaginé avoir autant de succès sur YouTube et Spotify. »

Le résultat d’une série d’évolutions pour le jeune montréalais. Après avoir sorti le EP Dans ma paume en mai, il travaille actuellement sur son album, qu’il espère lancer vers la fin de l’année. Entre-temps, il collabore également avec Ruffneck sur un EP en duo. Ils viennent d’ailleurs d’en proposer le premier extrait, la chanson Ride or Die. « Ce qui est encore plus excitant est ce qui va venir après les Francos. Mais je préfère ne pas y penser pour l’instant et y aller une étape à la fois », conclut-il.

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