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Une semaine de théâtre créole à Montréal

La directrice générale du Festival de théâtre créole, Nerlande Gaetan, en compagnie de Ralph Civil, directeur artistique de l'événement. Photo: Félix Lacerte-Gauthier

Dans le cadre du mois de la langue créole, un organisme de Saint-Léonard proposera le Festi Teyat Kreyol, une semaine dédiée au théâtre dans la langue des Antilles. Il s’agit d’une première à Montréal.

Se déroulant du 25 octobre au 1er novembre, le festival proposera 6 événements, dont des pièces de théâtre, un récital de poésie et un spectacle d’humour. La majorité des spectacles seront offerts gratuitement.

« On veut désacraliser l’art et rendre le théâtre disponible, confie d’entrée Nerlande Gaetan, la directrice générale du Festival théâtre créole. Il faut que tout le monde puisse avoir accès à la culture. »

Selon elle, les gens associent trop souvent les arts de la scène à des prix élevés, une image qu’elle veut contribuer à défaire, notamment avec la gratuité proposée pour certains des spectacles.

Pour le Festival, les deux organisateurs peuvent compter sur une pléiade d’invités prestigieux, dont le dramaturge et poète Syto Cavé, son fils, le chanteur kompa Alan Cavé et le martiniquais Ralph Thamar.

« Ils ont tout de suite embarqué, mais économiquement, ça a été plus difficile, puisque nous n’avons pas de subvention, révèle Ralph Civil, directeur artistique de la Compagnie. On a fait une programmation qu’on pouvait supporter de nos propres poches. ».

Invité d’honneur, Syto Cavé proposera également une séance de signature avant chaque événement. « C’est comme un père pour moi, confie M. Civil. J’ai joué dans ses pièces, j’ai évolué avec lui et je le connais depuis très longtemps. »

Les arts pour rassembler

Même si les pièces de théâtre seront proposées en créole, les deux coorganisateurs espèrent pouvoir réunir un public issu de toutes les communautés.

« Le créole n’est pas si loin de la langue française, rappelle Mme Gaétan. On a comme logique que la culture n’a pas de patrie ni de langue. Une personne peut regarder un spectacle dans une langue qu’il ne connaît pas et être quand même touchée. »

M. Civil compare l’expérience à celle d’écouter un film dans une langue inconnue. « On ne comprend peut-être pas les paroles, mais on comprend l’essentiel par rapport à la mise en scène, à l’action qui se passe, aux émotions, pense-t-il. On veut proposer une vitrine pour que ceux qui ne connaissent pas la langue et la culture créole puissent la découvrir. »

Pour eux, l’art peut aussi permettre de réfléchir à des enjeux d’actualités. Ils donnent en exemple la pièce Jijman Petwo, qui revient sur le programme PetroCaribe, dont les fonds dilapidés sont au cœur des manifestations actuelles en Haïti.

« On va refléter la crise que nous sommes en train de vivre. Les jeunes demandent qu’il y ait un jugement, et celui-ci sera mis en scène, révèle Mme Gaétan. La culture est utilisée comme un miroir de ce qui se passe dans la société. »

Avec leur semaine de programmation, les deux organisateurs souhaitent inciter le grand public à découvrir le théâtre et la culture créole. Ils espèrent que cette première édition sera reçue positivement et pourra connaître une suite.

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