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Maintenir la forme durant le confinement, le défi des athlètes olympiques

Zoé Allaire-Bourgie se préparait pour les Jeux olympiques.
Également étudiante à Antoine-de-Saint-Exupéry, Zoé Allaire-Bourgie se préparait pour les qualifications olympiques. Photo: Archives

L’incertitude causée par les mesures de confinement affecte les athlètes qui se préparaient pour les Jeux olympiques. Malgré l’état d’urgence sanitaire, ils tentent tant bien que mal d’établir un semblant de routine.

« Habituellement, toute notre vie tourne autour de la performance, que ce soit notre alimentation, notre routine, le sommeil. C’est difficile de passer de 30h d’entraînement par semaine à ça », explique la nageuse Katerine Savard.

Pour lui permettre de rester active, son entraîneur lui a envoyé un programme qu’elle peut effectuer à la maison. Cela lui demande toutefois une adaptation; ses entraînements se déroulent habituellement en piscine au complexe sportif Claude-Robillard. « Il n’y a rien qui peut reproduire ce qu’on fait habituellement. Par exemple, je peux nager en continu pendant deux heures, mais je ne suis pas habituée de courir », révèle-t-elle.

De son côté, l’entraîneuse Katerine Dussault essaie de préserver une certaine normalité dans le quotidien de la gymnaste Zoé Allaire-Bourgie. Pour l’instant, elle propose à ses protégés des entraînements par vidéoconférence. « C’est important que les athlètes se plient aux mesures et montrent l’exemple, puisqu’ils sont souvent des modèles pour les jeunes », rappelle-t-elle.

« Tout le monde essaie de garder la forme du mieux qu’on le peut », s’exclame de son côté le gymnaste Félix Dolci. Je travaille ce qu’il est possible de faire à la maison, en faisant un mélange de gymnastique et de musculation. » Pour l’instant, à l’instar des autres athlètes interrogés, il s’entraîne pendant environ une heure et demie chaque jour. Bien loin de ses quatre heures de sports habituels.

Une adaptation déstabilisante

« Pour un athlète qui n’est pas en période de désentraînement, on ne peut pas passer de 30h d’entraînement à rien sans que ça ait des effets sur le corps et la santé », souligne Mme Dussault. Elle-même essaie de garder sa protégée dans une « bulle » pour maintenir son moral.

La nageuse Katerine Savard admet pour sa part que l’incertitude créée par la situation l’inquiète. Le temps libre dont elle dispose maintenant est malheureusement propice aux pensées négatives. Elle se préparait pour participer une troisième fois aux Jeux.

« Dans la mesure où les Jeux olympiques auraient toujours lieu, c’est stressant de ne pas pouvoir s’entraîner en ce moment, et de penser qu’on ne sera peut-être pas à notre 100% pour la qualification, confie-telle. Ça devient aussi difficile de penser que les Jeux pourraient être annulés. »

La consultante en préparation mentale Lan Anh Phan, qui œuvre notamment auprès d’équipes universitaires et collégiales, souligne qu’il est normal de vivre de l’anxiété. D’autant que les athlètes peuvent normalement compter sur une équipe qui les entoure, et se retrouvent maintenant isolés.

« C’est important pour eux de ne pas penser au futur et à ses possibilités. Il faut trouver une façon de rester dans le présent. Les athlètes ont normalement un horaire assez structuré. Établir une routine pour garder un certain rythme de vie peut aider. »

Incertitude face aux Jeux olympiques

Annulés ou maintenus ? Le sort des jeux Olympiques de Tokyo, prévus pour la fin du mois de juillet, n’a pas été fixé par le Comité international olympique (CIO). Néanmoins, plusieurs compétitions de qualification ont dû être annulées dans les derniers temps, touchant tous les athlètes.

Pour compenser l’annulation d’une compétition en Italie, Mme Dussault, l’entraîneuse de Zoé Allaire-Bourgie, avait prévu un camp d’entraînement aux États-Unis pour sa protégée. Ce plan B est rapidement tombé à l’eau en raison des interdictions de voyage qui se sont succédé.

Néanmoins, elle préfère y voir le bon côté. « Tous les athlètes de tous les pays sont touchés, mais pas au même rythme. Au Québec, de la façon dont c’est géré, j’ai confiance qu’on pourra reprendre l’entraînement avant les autres. »

De son côté, Félix Dolci préfère mettre l’accent sur le positif. « C’est dommage de ne pas participer aux compétitions pour lesquels on s’entraînait, mais je le prends comme un congé. C’est une opportunité de guérir des blessures, pour mieux revenir à l’entraînement. »

Un congé bénéfique s’il demeure relativement court, mais qui pourrait avoir de fâcheuses conséquences s’il devait se prolonger indéfiniment.

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