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Coronavirus : Des allées de plus en plus vides dans les centres d’achats

Plusieurs centres d'achats restent ouverts malgré tout.
Les allées des Galeries d'Anjou Photo: Félix Lacerte-Gauthier/Métro

Coronavirus oblige, de plus en plus de boutiques ferment temporairement leurs portes dans les centres d’achats montréalais. Dans certains établissements, on ne compte plus qu’une poignée d’irréductibles.

À l’intersection du boulevard Pie-IX et de la rue Jean-Talon, le centre Le Boulevard demeure ouvert, mais la plupart des locaux sont fermés. Toutefois, quelques commerces espèrent encore accueillir des clients.

« Je n’aime pas cette décision, admet d’emblée une employée de boutique de vêtements. Je ne sais pas ce qu’ils attendent. »

Bien qu’elle soit soulagée d’avoir une source de revenus, elle préférerait néanmoins une solution lui permettant de rester à la maison.

Les clients se font rares, malgré les allées plutôt achalandées.

« Les gens le prennent comme un raccourci pour aller à l’épicerie Métro, en évitant le froid », avance cette même employée.

Hosun Lii, qui possède le restaurant Yamo Yamo remarque également une forte diminution de sa clientèle. Il attend pour sa part une décision de l’administration du centre. « Pour l’instant, ils ont diminué les heures d’ouverture. J’aimerais pouvoir fermer, mais je me plis à leur directive », explique-t-il.

Des Galeries vides

Aux Galeries d’Anjou, un centre d’achat habituellement très occupé, les allées sont désertes.

« Ça fait un peu peur de venir ici : c’est vide et il n’y a pas suffisamment d’éclairage », confie Latifa, qui travaille en esthétisme.

Il s’agit d’ailleurs de sa dernière journée. Le propriétaire de l’endroit a décidé de fermer à son tour. Une décision qui soulage visiblement les trois employées sur place.

Un peu plus loin, une préposée se désole de devoir travailler malgré les circonstances. « On n’a pas vraiment le choix, mais il n’y a même plus de clients. Je crois que le centre commercial ne va pas fermer tant que le gouvernement ne l’exigera pas », s’indigne-t-elle.

Seule une petite poignée de commerces sont encore ouverts. Parmi eux, la librairie Renaud-Bray attire encore quelques clients. « Les gens sont inquiets, et il y a beaucoup de parents qui viennent acheter du matériel scolaire. Les casse-tête et jeux de société reviennent aussi à la mode », remarque l’une des employées. Elle-même ne s’inquiète pas que la librairie reste ouverte, tant que les règles d’hygiènes soient respectées.

Achalandage malgré tout

Quelques personnes âgées déambulent dans les allées, tant dans les centres d’achats Le Boulevard et le Carrefour Langelier, et ce malgré les consignes émises par le gouvernement.

« Je ne comprends pas pourquoi ils continuent à sortir. Moi, je suis ici parce que je n’ai pas le choix. Je suis angoissé chaque matin en venant travailler ici, surtout que je dois prendre l’autobus », confie Franca, au Carrefour Langelier. Originaire d’Italie, elle s’inquiète particulièrement que la même situation puisse se reproduire ici.

« Il y a beaucoup de personnes âgées, c’est inquiétant, surtout que ce sont les plus vulnérables », se désole également l’employée d’une boutique de literie au Boulevard.

Elle-même souhaiterait la fermeture temporaire du magasin. « C’est le propriétaire qui fait ce choix, mais les employés, on s’inquiète. Tout le reste est fermé, même mon école. Il y a une raison à ça. »

Agent de sécurité au Boulevard, Frank préfère remettre cet achalandage en perspective. « C’est sûr que par rapport à la quarantaine, il y a un peu de monde, mais pour nous, c’est complètement vide. »

« Il y a beaucoup de gens ici qui n’ont pas forcément Internet chez eux, qui peuvent venir ici pour joindre leur famille via le Wi-Fi. Certains peuvent aussi ne pas avoir de domicile fixe et s’abriter du froid dans le centre. »

Relativement jeune et s’estimant en très bonne santé, il ne s’en fait pas pour lui, bien que l’idée qu’il puisse transmettre le virus à un proche l’inquiète davantage.

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