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Arriver au Québec en temps de pandémie

Oulali avec le plus jeune de ses trois enfants. Photo: Félix Lacerte-Gauthier

Malgré la pandémie, de nouvelles familles font encore le choix de s’installer au Québec. Une immigration qui se fait toutefois différemment en raison de la crise actuelle.

Initialement, c’est en mars que Oulali devait quitter l’Algérie pour atterrir au Québec. En raison de la pandémie et de la suspension des vols, c’est finalement sept mois plus tard qu’il a pu poser pied avec sa famille à l’aéroport Pierre-Eliott-Trudeau.

«Ça nous a donné une occasion de mieux nous organiser. Par exemple, quand on sollicite des services, on prenait rendez-vous à l’avance et ça se faisait vite», illustre-t-il.

Pour lui, l’arrivée et l’intégration se sont plutôt bien faites. Grâce à des connaissances vivant à Montréal, un logement l’attendait déjà à Saint-Léonard.

«On n’a pas eu de difficulté [à s’intégrer]. Les premiers temps, on a compté sur le réseautage, et on a de la famille ici», confie-t-il.

Informaticien il espère pouvoir exercer à nouveau ce métier au Québec. «Ma femme a obtenu un travail dans le milieu de la santé, dans une résidence. De mon côté, je compte m’orienter vers une formation accélérée pour avoir plus de chance de trouver un emploi», explique Oulali.

Une arrivée difficile

L’adaptation au Québec a toutefois été plus difficile pour la famille de Ben Amirouche Aomar. Également originaire d’Algérie, il n’avait pas de proche dans la province sur lequel compter à son arrivée au mois d’octobre.

«L’arrivée a été très difficile, surtout pour trouver un logement. En période de pandémie, on ne peut pas aller chez une connaissance le temps d’en trouver un», confie-t-il.

C’est surtout en raison de l’instabilité politique dans son pays natal qu’il a fait le choix de partir avec sa femme et leurs quatre enfants.

«On a laissé notre famille, nos parents, frères et sœurs, et on est venu ici pour avoir une vie normale. En regardant à long terme l’avenir de notre pays, et celui de nos enfants, on a fait ce choix», révèle-t-il.

La décision de venir en pleine pandémie s’est en quelque sorte imposée d’elle-même. «Notre visa arrivait à expiration. On était obligé de venir avant qu’il n’expire. Ça aurait été difficile d’en demander un autre», explique Tinhinen, sa femme.

Celle-ci prend suit présentement une formation en lancement d’entreprise, espérant pouvoir ouvrir une garderie. De son côté, son mari était directeur technique dans une entreprise en génie civil. Un métier qu’il espère pouvoir à nouveau exercer ici un jour.

«Le parcours pour intégrer l’Ordre des ingénieurs est très complexe et très long. Il y a beaucoup de dossiers à remplir, et de frais. C’est mon objectif à long terme, mais je vais commencer comme technicien pour intégrer le marché du travail», espère-t-il.

Il a d’ailleurs déjà commencé une formation d’attestation d’études collégiales pour débuter ce nouveau parcours.

Intégrer

Pour Roberto Labarca, directeur de l’Accueil aux immigrants de l’est de Montréal (AIEM), la pandémie ne change pas beaucoup les façons d’opérer de l’organisme.

Bien que l’organisme ait reçu moins d’immigrants au cours de cette période, il estime qu’il n’est pas plus difficile de les intégrer qu’avant la crise.

«Les gens doivent faire une quarantaine à leur arrivée, où ils ne peuvent pas avoir de contact. Par après, on leur fait savoir qu’on est là pour les aider dans le processus.»

La situation était toutefois un peu plus compliquée pour lui entre les mois de mars et de mai, alors que les bureaux de l’organisme ont dû fermer. «Tout se faisait par vidéoconférence, mais c’est plus délicat, il y a beaucoup de documents qui sont confidentiels», se rappelle-t-il.

Depuis, l’organisme a recommencé à recevoir les nouveaux arrivants, sur rendez-vous toutefois. «Il y a beaucoup de monde qui vient chez nous à travers le bouche-à-oreille, et ça fonctionne», remarque-t-il.

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