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Absa Diallo: une docteure miraculée au service de la santé publique

Absa Diallo: une docteure miraculée au service de la santé publique
La docteure Absa Diallo travaille maintenant à la santé publique de Laval, tout en s’impliquant bénévolement à Santa Cabrini. Photo: Félix Lacerte-Gauthier/Métro Média

Le parcours de la Dre Absa Diallo n’est pas des plus banal. Longtemps médecin à l’urgence de Santa Cabrini, elle a dû surmonter un grave accident de voiture qui l’a laissée dans le coma. Résiliente, elle est devenue une miraculée de la vie.

Des années après son accident, la Dre Diallo est depuis peu revenue au front. Cette fois, elle travaille auprès de la santé publique de Laval, alors que les besoins sont grands dans le contexte actuel de la pandémie. Un rôle qu’elle aime bien et qui lui permet de toucher à tout.

D’aussi loin qu’elle se rappelle, elle avait toujours rêvé d’être médecin.

«Quand on était en Italie, dans mon enfance, le meilleur ami de mon père travaillait à l’hôpital, et je passais les fins de semaine avec lui, à faire la tournée des patients. C’est drôle à dire, mais je n’ai jamais pensé faire un autre métier», révèle-t-elle.

Pendant 10 ans, son rêve d’enfance a été exaucé alors qu’elle travaillait à l’urgence de l’hôpital Santa Cabrini. Le rêve a cependant eu une fin abrupte en la journée fatidique du 27 octobre 2008.

En sortant de la maison pour aller chercher ses enfants, elle a été impliquée dans un grave accident de voiture, subissant un traumatisme crânien qui l’a laissée pendant deux mois dans le coma.

«Les médecins voulaient me débrancher, mais mon père a refusé. Il a dit qu’il connaissait mon caractère et que je trouverais un moyen de m’en sortir.»
– la Dre Absa Diallo

Miraculée, la Dre Diallo a pu revenir à la maison au bout d’environ un an, après être passée par un centre de réhabilitation. Néanmoins, elle était encore très limitée dans ce qu’elle pouvait faire, notamment au niveau des déplacements.

«Mon conjoint m’avait beaucoup soutenu, se rappelle-t-elle. Il m’encourageait à repousser mes limites.»

Au bout d’une autre année, elle a commencé à reprendre du service progressivement, proposant des formations et s’impliquant dans de nombreuses causes.

«J’aidais à droite et à gauche. Ça m’occupait. Pour quelqu’un qui a toujours été très occupé comme je l’étais, c’était difficile de rester à la maison.»

S’engager pour Santa Cabrini

Depuis novembre dernier, la Dre Diallo fait également du bénévolat à l’hôpital Santa Cabrini, où elle est vice-présidente du Comité des usagers de l’hôpital. Un retour vers l’endroit où elle avait passé tant de temps.

«Ça me fait plaisir et ça me permet de garder contact avec l’hôpital», souligne-t-elle.

C’est en 1998, peu après avoir obtenu son diplôme de l’Université de Montréal, qu’elle avait commencé à travailler à l’urgence de l’hôpital et à sa clinique externe.

Elle est particulièrement fière d’avoir contribué à la mise sur pied d’un système de suivi pour les patients de l’urgence. À l’époque, ceux qui n’avaient pas de médecins de famille étaient invités à se rendre dans une clinique sans rendez-vous si le traitement prescrit à l’urgence ne fonctionnait pas.

«La majorité des patients revenaient à l’urgence. Ils regardaient quel médecin les avait vu, et à quel moment il travaillait, pour revenir la journée où il était là», se rappelle-t-elle de cette époque.

Une enfance en mouvement

Née au Sénégal, la Dre Diallo est arrivée pour la première fois au Québec à l’âge de 3 ans. Ce n’est toutefois que des années plus tard qu’elle s’y est durablement établie. Son père était ingénieur et représentait son pays à l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), dont le siège social est à Montréal.

Ses années d’enfances ont été marquées par de nombreux déménagements, au gré des contrats que son père obtenait dans différents pays. Outre le Québec et le Sénégal, la Dre Diallo a ainsi en partie grandi en France, en Espagne et en Italie.

«Quand on arrivait à un endroit, mon père nous disait qu’il ne voulait pas entendre aucune autre langue, qu’on devait parler la langue du pays.»

Maintenant adulte, cette discipline paternelle a fait d’elle une polyglotte, elle parle parfaitement cinq langues, en plus de continuer à en apprendre d’autres, simplement pour son plaisir.

Bien qu’elle en retire aujourd’hui du positif, cette enfance entre plusieurs pays était difficile pour l’enfant qu’elle était. Surtout que les déménagements pouvaient survenir après de très court préavis.

«De vrais amis d’enfance comme tels, tu n’en as pas. Tu n’as que des souvenirs, des gens que tu connais pendant un certain temps, avant de quitter vers un autre endroit et faire de nouvelles connaissances. Ce n’est pas facile de changer tout le temps, et les enfants peuvent être cruels.»

Difficile à l’époque, elle croit aujourd’hui que ces expériences ont contribué à forger son caractère et à en faire la femme forte qu’elle est aujourd’hui.

Le futur s’annonce également brillant, alors qu’elle travaille sur de nombreux projets qui lui tiennent à cœur, dont elle ne veut pas trop parler par superstition. Elle admet néanmoins plancher sur l’écriture d’un livre.

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