Rue Jean-Talon: d’un urbanisme des années 1970 à un milieu de vie du 21e siècle
Élargir les trottoirs, verdir l’artère, sécuriser le secteur: une soixantaine de citoyens de Saint-Léonard se sont prononcé sur le projet de revitalisation de la rue Jean-Talon, entre les rues Viau et Langelier, lors d’une consultation publique.
Le coût de ce réaménagement, annoncé en 2014 et géré par la Ville de Montréal, pourrait s’élever à plus de 5 M$.
Afin de proposer un projet qui répondrait aux besoins de la communauté léonardoise, la ville-centre a organisé une rencontre avec les commerçants, travailleurs et résidents du secteur.
«La rue est sinistre et misérable. C’est très triste», a affirmé une citoyenne.
Les commerçants ont proposé de s’inspirer de la Plaza Saint-Hubert et de la rue Fleury pour réaménager l’artère commerciale de Saint-Léonard.
«Nous souhaitons que la rue Jean-Talon devienne un secteur agréable où les gens ont plaisir d’y aller, d’y marcher. Que ça devienne un milieu de vie», a souligné Sylvain Tardif, directeur général de la Société de développement commercial Jean-Talon.
Urbanisme d’une autre époque
La majorité des participants ont déploré l’étroitesse des trottoirs et le manque de verdure. Des éléments que la Ville de Montréal avait remarqués lors de l’élaboration du portrait de l’artère commerciale, en 2015.
«Le verdissement est quasi inexistant. La rue Jean-Talon est l’un des plus importants ilots de chaleur de Saint-Léonard, juste derrière l’autoroute 40», affirme Peter Fianu, architecte pour la Ville de Montréal.
Ce dernier a rappelé que l’urbanisme du secteur datait des années 1970, époque où la voiture était reine. Une conception qui ne répond plus aux exigences de la population qui souhaite notamment un meilleur partage de la rue entre les cyclistes, piétons et automobilistes.
«Il y a un grand potentiel, car 25 000 personnes habitent à moins de cinq minutes de marche de la rue Jean-Talon, ce qui représente le tiers de la population de Saint-Léonard», souligne Stéphane Blais, ingénieur et chargé de projet à la Ville de Montréal.
L’étroitesse des trottoirs, qui ont la largeur minimale requise par la Ville de Montréal, nuirait à la convivialité de l’endroit.
«Les trottoirs, qui font 1,5 m de large, sont trop petits. C’est la distance minimale pour le déneigement, mais nous ne faisons plus de trottoirs aussi étroits à Montréal. Les nouveaux font au minimum 1,8 m», indique M. Blais.
La Ville de Montréal étudiera les suggestions et commentaires des participants et proposera quelques scénarios possibles, lors d’une nouvelle rencontre, prévue pour ce printemps.
Les coûts du réaménagement pourraient varier de trois à cinq millions de dollars, souligne la Ville.
«Ça dépend de nombreux facteurs, dont les matériaux utilisés et le scénario choisi. Si ça dépasse les 5 M$, on essayera de débloquer des fonds», laisse entendre M. Blais.
Le projet choisi sera annoncé à l’automne prochain. Les travaux pourraient commencer en 2017.