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Réaménager le territoire de Turcot

Photo: Archives Métro

Les quartiers riverains de l’échangeur Turcot subiront une cure de jeunesse. L’arrondissement investira d’ici 2025 près de 50 M$ en divers projets pour améliorer la qualité de vie des personnes vivant aux abords du chantier, qui subissent ses désagréments depuis des années.

Les élus du Sud-Ouest ont adopté, lundi, un plan de développement urbain, économique et social (PDUÉS). L’idée est de mieux intégrer l’échangeur dans Saint-Henri Ouest, Ville-Émard et Côte-Saint-Paul en proposant une vision d’ensemble de ce territoire de plus de 2 km2.

«Nous voulons rendre les secteurs plus fonctionnels, plus sécuritaires et moins enclavés», précise le maire du Sud-Ouest et président du comité exécutif de la Ville de Montréal, Benoit Dorais.

Il compte le faire par la mise en réserve de terrains destinés à des logements communautaires, la plantation massive d’arbres et de végétaux, l’ajout de piste cyclable, la sécurisation d’intersections problématiques et la réhabilitation de bâtiments publics en détérioration.

Les élus se sont inspirés des enjeux ressortis lors des démarches consultatives réalisées par l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) auprès de quelque 2000 résidents en 2016. La gentrification, l’isolement des quartiers et les ilots de chaleur avaient entre autres été soulevés.

Un document préliminaire avait par la suite été présenté lors d’une consultation l’année suivante qui avait rassemblé près de 150 personnes. Elles avaient alors eu l’occasion de s’exprimer sur les grandes lignes du projet.

Visions différentes
Les membres de la table de concertation Solidarité Saint-Henri (SSH) ont fait de nouveau savoir aux élus leur mécontentement par rapport à certains points du projet, allant jusqu’à proposer leur propre Plan de développement populaire (PDPop) pour l’ouest de Saint-Henri.

Le document propose notamment la construction d’un minimum de 500 logements sociaux et la mise en réserve du terrain de l’ancienne malterie Canada Malting pour en faire un projet 100% communautaire.

«Nous voulons que l’arrondissement priorise le logement social, sinon le plan va seulement servir à gentrifier le quartier en le rendant plus attrayant pour les promoteurs privés. Dans le PDUÉS, il n’y a pas d’engagements clairs d’investir d’abord dans l’habitation», soutient Shannon Franssen, coordonnatrice chez SSH.

Elle déplore notamment que 40 M$ soient prévus pour le réaménagement du Complexe récréatif Gadbois et ses environs alors que certaines personnes ont peine à se trouver un toit.

De son côté, le maire Dorais croit que le PDUÉS répond aux besoins de base des résidents. «Ça ne règle pas tout, mais c’est une pierre très importante à l’édification de secteurs moins nantis. Est-ce que ça fait des miracles? Non. Mais ça va rehausser considérablement la qualité de vie des gens», fait-il remarquer.

Pour ce qui est de la Canada Malting, il concède que la mise en réserve n’est pas prévue dans l’immédiat, mais assure que la Ville favorisera un projet communautaire. Mme Franssen n’en est toutefois pas convaincue.

«C’est clairement écrit que ce sera un projet qui favorisera la mixité sociale. Pour nous, ça sous-entend des condos avec quelques logements sociaux», explique-t-elle.

La version finale du plan devra aussi être adoptée au conseil de la Ville de Montréal, le 23 avril. Les membres de SSH comptent s’y présenter pour continuer de dénoncer certaines mesures du plan.

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