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Joseph Polossifakis: Boucler la boucle

Les prochains mois s'annoncent importants pour l'escrimeur outremontais Joseph Polossifakis, qui tentera de se tailler une place aux prochains Jeux olympiques. Photo: Gracieuseté – Devin Manky

L’athlète Joseph Polossifakis tente le tout pour le tout. Entre son boulot à temps plein, sa vie de couple et son projet de baladodiffusion, l’escrimeur se donne corps et âme pour atteindre une deuxième et dernière fois la cible olympique de 2020.

«Dans l’escrime, tu peux continuer jusqu’à 28, 29 ou 30 ans. Je me suis dit que c’était la dernière chance et que je n’aurais pas de regrets dans le futur. J’aurai tout est essayé. C’est un moyen de fermer la boucle comme il le faut», explique le natif d’Outremont.

Après les Jeux de Rio, où il avait terminé 23e, le sabreur a ralenti la cadence d’entraînement et de compétitions pour préparer son après-carrière. L’athlète de 28 ans s’est trouvé un emploi chez Bell. Depuis l’automne, il occupe un poste de direction chez Petro-Canada, un employeur impliqué dans le soutien aux athlètes olympiques.

Malgré une tâche qui reste difficile, Polossifakis parvient à concilier travail et engagements sportifs.

«Sur papier, j’ai trouvé l’équilibre idéal. Les journées sont quand même pleines, mais j’ai une flexibilité avec mon emploi. Le matin, je m’entraîne, et le soir, je travaille un peu plus», décrit celui qui pratique environ 20 heures par semaine.

La perte de l’aide financière mensuelle de Sport Canada, en raison de nouveaux critères liés au classement, l’oblige à occuper un emploi. S’il peut compter sur le commanditaire La Baie d’Hudson et d’une bourse provinciale, il doit surtout solliciter son propre portefeuille pour financer ses activités sportives.

«Une année coûte environ 40 000$, dont 85% sortent de mes poches. Je cherche évidemment d’autres commanditaires, mais je manque de temps. En plus, la visibilité pour l’escrime est difficile», expose le résident du Sud-Ouest, qui agit aussi comme ambassadeur pour une marque de T-shirts et une ligne de cosmétiques.

Cruciales

Le sabreur a amorcé une série de compétitions cruciales pour se qualifier dans l’équipe canadienne aux Jeux olympiques de Tokyo. Dernièrement, il a pris part à la Coupe du monde, à Madrid, où il s’est classé au 76e rang.

Si ce résultat est insatisfaisant, l’athlète peut compter sur d’autres tournois d’importance, notamment en Russie, à la fin mai. Le Grand Prix de Moscou compte pour davantage de points. À l’été, le Montréalais se rendra aux Championnats panaméricains à Toronto et aux Championnats du monde à Budapest.

Joseph Polossifakis ne cache pas que la compétition est féroce pour occuper les meilleurs rangs. «La clef, c’est d’être constant à chacun des matchs parce qu’il y a beaucoup de monde, mais très peu de places. Pour chacune des compétitions, c’est donc la guerre», explique l’escrimeur.

Baladodiffusion

Loin de se limiter à l’escrime, le Québécois a aussi développé un intérêt pour le monde des communications. Après une formation à l’école Promédia, il a lancé son projet de baladodiffusion intitulé The Olympian’s Podium. Polossifakis propose une série d’entrevues avec des Olympiens dans lesquelles il aborde leur parcours.

L’idée a germé lors des Jeux de Rio. «Quand je suis arrivé au village, j’ai rencontré d’autres athlètes qui avaient des histoires incroyables, qui ont frôlé la mort avant d’arriver aux Jeux. J’ai été inspiré par ces athlètes et j’ai trouvé que ça ferait des conversations intéressantes», mentionne-t-il.

Selon lui, ces histoires de sportifs peuvent servir de leçons de vie pour l’ensemble du grand public.

Son site web compte actuellement six épisodes, notamment avec la nageuse synchronisée Jacqueline Simoneau, Pierce Lepage qui compétitionne en décathlon et le médaillé des JO de Pékin en trampoline, Jason Burnett.

Il a en banque d’autres entrevues qu’il promet de mettre en ligne quand son horaire se libérera.

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