Postes Canada suspend la livraison du courrier sans prévenir dans Pointe-Saint-Charles

En raison de travaux majeurs, Postes Canada a interrompu la livraison du courrier sur un tronçon de la rue Sébastopol dans l’arrondissement du Sud-Ouest. Le hic ? La société d’État n’a pas prévenu le voisinage ni la Ville.

Environ deux semaines se sont écoulées avant qu’un résident de la rue Sébastopol, Mathieu Murphy-Perron, ait remarqué qu’il n’avait reçu aucun courrier à son domicile. Questionnés à ce sujet, des voisins ont aussitôt réalisé que leur boîte à lettres avait été anormalement vide depuis plusieurs jours.

Préoccupé, Mathieu Murphy-Perron s’est alors enquis auprès de l’Arrondissement du Sud-Ouest, lequel ne semblait pas non plus avoir été avisé par Postes Canada d’une suspension de livraison du courrier à domicile.

Contactant ensuite la société de service postal, celle-ci lui a alors confirmé que la livraison à domicile avait bien été interrompue sur le tronçon de la rue Sébastopol entre les rues Le Ber et de la Congrégation.

Postes Canada aurait fait valoir à M. Murphy-Perron que le projet de réaménagement d’envergure ayant lieu à cet endroit empêche les facteurs de se rendre aux portes des résidences et justifie la suspension du service postal à domicile jusqu’à la fin des travaux prévus en octobre, conformément à l’avis de travaux partagé aux citoyens par l’Arrondissement.

«Personne n’a été averti»

Lors d’un entretien téléphonique accordé à Métro, Mathieu Murphy-Perron s’est dit contrarié par le manque de proactivité de la société d’État en matière de communication avec la population concernée.

«Postes Canada m’a exprimé que ce n’est pas sa responsabilité d’informer les gens lors d’une suspension de service. J’ai proposé qu’elle puisse minimalement contacter l’arrondissement dans de telles circonstances, mais on me répond « ce n’est pas notre politique ». Pour elle, c’est aux résidents de contacter Postes Canada pour s’informer sur l’état du service », explique-t-il.

M. Murphy-Perron a donc décidé d’avertir lui-même ses voisins par la distribution d’avis aux portes des résidences.

«Le courrier est un service essentiel et je ne pouvais pas imaginer de ne pas informer les gens concernés», soutient-il.

Postes Canada fait son mea culpa

Bien que Valérie Chartrand du service des relations médias de Postes Canada rappelle que l’interruption temporaire de la livraison du courrier aux adresses de la rue de Sébastopol est justifiée en raison de la construction et des enjeux de sécurité, elle assure que Postes Canada accepte de porter sa part du blâme.

«Nous présentons nos excuses à toute la clientèle de la zone touchée qui n’a pas été prévenue de cette interruption de service. Nous cherchons à comprendre comment cela a pu se produire et nous ferons tout notre possible pour mieux informer la population à l’avenir», mentionne-t-elle par courriel.

Une solution de rechange «pas très sécuritaire»

Pour l’instant, les résidents de la rue sont contraints de récupérer leur courrier à un bureau de poste installé au 225, rue Bridge, soit à environ 20 minutes de marche «sur un trajet qui n’est pas très sécuritaire», estime le résident de Pointe-Saint-Charles.

Ce dernier s’inquiète particulièrement pour ses voisins aînés, surtout ceux qui ne conduisent pas.

Mathieu Murphy-Perron affirme que «le tronçon de Wellington et de Bridge n’est pas conçu pour les piétons, surtout avec la présence constante des poids lourds de Ray-Mont Logistiques», une entreprise située à proximité.

«Le coin est aussi mal desservi par le transport en commun», précise-t-il.

Une situation «incommodante»

Le cabinet du maire Benoit Dorais a affirmé par courriel que la situation actuelle lui paraît «incommodante, tout particulièrement pour les personnes âgées ou à mobilité réduite».

Mis au fait du problème, le maire Dorais aurait «rapidement interpellé Postes Canada sur les enjeux soulevés par l’interruption temporaire du service postal, leur demandant d’évaluer des scénarios alternatifs pour le maintien du service à domicile, et leur offrant l’entière collaboration du Sud-Ouest».

Au moment de la publication de cet article, l’Arrondissement était toujours en attente d’une réponse de Postes Canada.