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À l’ÉTS, des hangars pour les innovations des étudiants

Le ministre François-Philippe Champagne essaie la voiture de sport de Formule ETS. Photo: Matéo Gaurrand-Paradot, Métro

Tout le long du large corridor du tout nouveau pavillon D de l’École de technologie supérieure (ÉTS), différentes portes de garage s’alignent, donnant au visiteur l’impression d’entrer dans l’antre d’un musée. Mais alors que les musées exposent les œuvres artistiques et les inventions passées, ici, il s’agit davantage d’une fenêtre sur le futur.

Un design et une architecture qui visent à montrer au monde ce que son école «fait de mieux», affirme le directeur général de l’ÉTS, François Gagnon.

Ouvert en 2019 mais inauguré en 2022, pandémie oblige, le pavillon D flambant neuf met en effet désormais à la disposition des clubs scientifiques et technologiques de l’ÉTS, qui réunissent de nombreux étudiants en génie, des hangars pour leurs innovations.

Et ce tout nouveau «musée» aura vraisemblablement satisfait la curiosité du ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie du Canada, François-Philippe Champagne, lors de l’inauguration officielle des lieux, le 20 février. Le ministre y a découvert les inventions les unes après les autres. Entre robots-sportifs, robots-secouristes, voiliers en carbone, sous-marins à propulsion humaine, voiture de sport électrique et fusées, l’ÉTS a voulu montrer toute l’importance du génie.

Sur les circuits du monde

Chaque innovation était présentée par le club qui en est responsable. Par exemple, lorsque M. Champagne est arrivé au hangar du club Formule ETS, il y a découvert un véhicule de sport de type Formule 1, mais entièrement électrique.

La voiture n’est cependant pas là que pour épater la galerie; une voiture de Formule ETS – électrique depuis 2020 – prend part à des compétitions sur des circuits en Europe et en Amérique chaque été depuis 1988.

«La nouveauté cette année, c’est qu’elle est autonome, a expliqué avec fierté un des étudiants en génie de Formule ETS, à propos de la voiture qui est assemblée avec des pièces faites à l’école et d’autres réalisées par leurs partenaires. J’avais envie de faire quelque chose de concret et je suis passionné de course automobile», a-t-il ajouté.

Mais l’aspect innovant n’est pas l’unique intérêt de ces projets, qui permettent également aux étudiants d’en apprendre sur la gestion et le processus d’ingénierie. Ainsi, comme dans les entreprises, Formule ETS fait face aux mêmes défis, selon les étudiants: un manque de budget et de personnel.

Toujours plus haut

Mais le plus impressionnant des clubs de l’ÉTS est probablement celui des Rock’ÉTS – notez le jeu de mots! –, qui conçoit des fusées.

«On a été les premiers à lancer une fusée-sonde à haute puissance expérimentale au Canada et en compétition mondiale; on est arrivé septième», se réjouit Rose Marois, diplômée en génie aérospatial et étudiante en génie des opérations et de la logistique.

Les engins des Rock’ÉTS atteignent une hauteur de 30 000 pieds – environ 10 000 mètres –, soit la haute atmosphère, lors de leurs lancements depuis le Nouveau-Mexique, aux États-Unis. Là-haut, une expérience scientifique est menée. Cette année, il s’agira d’une caméra infrarouge qui scannera le sol des environs.

«En 2023, on prévoit les deux plus grosses fusées qu’on a jamais faites. Ça prend des moteurs qui n’ont pas été achetés au Canada depuis 15 ans», lance Rose Marois.

François-Philippe Champagne découvre un sous-marin à propulsion humaine. Photo: Matéo Gaurrand-Paradot, Métro

Investissements pour le futur

«Les étudiants et étudiantes de l’ÉTS sont en train de révolutionner le monde», selon M. Champagne, qui s’est dit impressionné par eux. «Ça ne ressemble pas à une classe de mon époque; ici, on a le goût de faire et de découvrir», a soutenu le ministre.

Le gouvernement du Canada a assumé une partie du financement du nouveau pavillon D de l’ÉTS, tout comme le gouvernement provincial. Pour justifier cet investissement, François-Philippe Champagne a évoqué le caractère utile des innovations, citant le cas d’une étudiante qui a conçu avec deux coéquipiers un cœur artificiel.

Le maire de l’Arrondissement du Sud-Ouest, Benoit Dorais, était également présent à l’inauguration.

Notons que le ministre Champagne a été interrompu lors de son discours par un individu lui demandant de s’excuser pour son gouvernement, qu’il accuse d’alimenter la guerre en Ukraine et de vouloir étendre l’OTAN.

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