Mort de Mariia: une marche-hommage pour des déplacements plus sécuritaires
Une nouvelle marche se tiendra le 10 janvier, près d’un mois après la mort tragique et médiatisée de la petite Mariia Legenkivska, happée par un automobiliste sur le chemin de l’école.
La marche aura lieu tôt le matin et le collectif organisateur appelle les habitants du quartier à accompagner les enfants sur le chemin de l’école Jean-Baptiste-Meilleur, que fréquentait Maria. Le Collectif apaisement pour Sainte-Marie (CAP Sainte-Marie) souhaite ainsi rendre hommage à la petite et “exiger des actions concrètes pour apaiser le trafic » dans le secteur.
« L’idée est de ne pas oublier cet évènement tragique », affirme Chris McCray, confondateur du CAP Sainte-Marie, en rappelant que le sujet avait été relégué aux oubliettes après la forte médiatisation du mois de décembre et le temps des fêtes. Il soutient que le quartier fait face à de nombreux problèmes de circulation, notamment à cause de la proximité du pont Jacques-Cartier -une problématique également identifiée par Valérie Plante, mairesse de Ville-Marie et de Montréal – et encore plus aujourd’hui, avec la fermeture partielle du pont-tunnel LaFontaine.
Action politique demandée
Les mesures que le collectif demande de prendre ? « Garder la circulation de transit sur les grands axes du quartier comme l’avenue Papineau, avec des déviateurs physiques, des blocs de béton, des changements de sens » explique M. McCray. Il estime aussi que les autorités doivent agir sur la vitesse en installant des dos d’âne et des saillies.
Chris McCray juge que l’action de la ville – qui a installé des saillies de trottoirs avec des bollards le lendemain de l’accident – est une bonne chose, mais que ce n’est pas suffisant.
Deux jours après la mobilisation du 10 janvier prochain, Le Collectif rencontrera Mme Plante. M. McCray en déduit donc que les autorités municipales semblent à l’écoute.
Sainte-Marie émue et mobilisée
La marche partira à 7h45 du parc des Royaux à destination de l’école Jean-Baptiste-Meilleur.
La mort de la petite Mariia avait fortement touché le quartier. Mariia Legenkivska, 7 ans, qui était arrivée d’Ukraine en tant que réfugiée après l’invasion russe, se rendait à son école le 13 décembre 2022, lorsqu’elle a été happée par un automobiliste aux coins des rues Parthenais et de Rouen. Ce dernier avait ensuite pris la fuite avant de se rendre aux autorités le soir du drame.
En réaction, les habitants du quartier avaient inondé l’intersection dangereuse de bougies, de peluches et de fleurs. Trois jours après, il s’était déroulé une marche en présence de Mme Plante.
Un sujet politisé
La mort de Mariia avait aussi eu des répercussions politiques, le premier ministre Legault affirmant que la majorité des conducteurs québécois respectent les limites de vitesse en zones scolaires. Une affirmation que les études contredisent.
Au conseil municipal de Montréal, Valérie Plante avait été prise à partie par l’opposition qui l’accusait de ne pas en avoir fait assez pour la sécurité des piétons. La séance avait alors été particulièrement houleuse, alors que la mairesse s’était emportée, en rappelant que deux membres de leur parti avaient voté contre des saillies de trottoir la semaine précédente le drame.