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Des tensions autour d’un projet immobilier dans Parc-Extension

Avec 18 802 habitants au km2, Parc-Extension est le quartier le plus densément peuplé de Montréal. Photo: Nicolas Ledain / TC Media

Un comité est en gestation pour protester contre le projet d’un promoteur de transformer la Plaza Hutchison en immeuble de condos en location.

Au coin de la rue Hutchison et de l’avenue Ogilvy, au cœur du quartier Parc-Extension, se dresse la Plaza Hutchison. Sur cinq niveaux, ce bâtiment était jusqu’à récemment utilisé par des organismes communautaires, des organisations religieuses, des associations culturelles et des commerçants. Seulement, au mois d’avril, il a été racheté par BSR Groupe, un promoteur immobilier qui souhaite vider les lieux pour y aménager des appartements avec services en location. Plusieurs organismes déplorent l’embourgeoisement du district.

«Cela fait des années que l’on parle de l’impact du nouveau campus Outremont. On voyait les symptômes, les premiers signes de la gentrification […] malheureusement il commence à y avoir des cas concrets de ça», regrette André Trépanier, l’un des représentants du Comité d’action de Parc-Extension (CAPE).

Comme le CAPE, plusieurs citoyens ont l’intention de se mobiliser pour protester contre ce projet. Une rencontre est prévue samedi 2 décembre à la Plaza Hutchison pour structurer leur action.

«On veut dire au promoteur d’éviter la bataille, de vendre à bas prix, car il n’est pas venu dans le bon quartier», explique l’un des citoyens à l’origine de ce mouvement.

Ce dernier – qui souhaite conserver son anonymat – a interpellé les élus lors du dernier conseil d’arrondissement à ce sujet. Une rencontre avec l’un des représentants de BSR Groupe avait aussi été programmée vendredi 24 novembre afin d’ouvrir la discussion, mais elle a été reportée par le promoteur.

Action politique
Si ce dossier mobilise de nombreux acteurs du quartier, il n’y a pour l’instant aucun problème légal à opposer à ce projet immobilier. Le zonage de ce bâtiment est mixte commercial et résidentiel et le promoteur peut donc a priori y construire des logements. Un projet de Plan d’implantation et d’intégration architectural a été déposé à l’arrondissement et il sera examiné par le Comité consultatif d’urbanisme en 2018.

Le CAPE espère toutefois une action politique pour stopper ce développement immobilier.

«Je ne sais pas ce que compte faire Mme Fumagalli, car elle avait parlé de ce problème durant la campagne. J’espère qu’elle va se mettre dessus rapidement», demande André Trépanier.

Interpellée lors du conseil d’arrondissement à ce sujet, la nouvelle mairesse Giuliana Fumagalli a promis de se pencher sur ce dossier, même si les responsables des services ont reconnu qu’il y avait peu de marge de manœuvre.

Par ailleurs, BSR Groupe a lancé les travaux sans permis durant l’été et les services de l’arrondissement sont intervenus à deux reprises avec des agents du SPVM pour stopper ce chantier. Deux avis ont été émis et le propriétaire encourt deux amendes. La deuxième pour récidive pourrait s’élever à 3000$ maximum.

Contacté par TC Media, le directeur de BSR Groupe n’a pas répondu à nos demandes d’entrevue.

Les expulsions ont commencé

Au mois de septembre, des lettres d’éviction qui donnaient 32 jours aux locataires pour partir ont été envoyées par huissier. La majorité d’entre eux ont déménagé, mais deux commerces et un organisme font encore de la résistance.

«Je veux au moins qu’il me paye mes frais de déménagement. […] Je ne peux pas partir en 32 jours. Il m’a déjà menacé de me couper l’eau et l’électricité si je n’étais pas parti à la fin de décembre», s’insurge Mohammed Azizul Haque, qui gère le Marché Pardesh, un petit supermarché installé en demi-sous-sol de ce bâtiment.

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