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Une ressource majeure pour la condition féminine dans Parc-Extension

Photo: Nicolas Ledain / TC Media

Depuis le mois de novembre, la Maison Parent-Roback (MPR) est installée sur la rue Jean-Talon. Ce centre rassemble 17 organismes et regroupements qui œuvrent pour les droits des femmes dans divers champs d’expertise.

Depuis plus de 20 ans, la MPR est un espace de référence pour la cause des femmes au Québec. Historiquement installée sur la rue Sainte-Thérèse dans le Vieux-Montréal, cette maison qui porte les noms de deux militantes célèbres de la condition féminine, Madeleine Parent et Léa Roback, a déménagé récemment au coin des rues Jean-Talon et Durocher.

«L’espace était devenu trop petit et les groupes commençaient à s’agrandir. On avait aussi un problème d’accessibilité et on voulait se rapprocher des groupes populaires. C’est pour tout cela qu’on a choisi Parc-Extension», explique Jeannette Uwantege, la coordonnatrice de la MPR.

En vendant son édifice du centre-ville, la maison a pu s’acheter un ancien immeuble commercial de quatre niveaux et de plus de 14 000 pieds carrés pour accueillir encore plus de membres. D’ici quelques semaines, il y aura 17 organismes et regroupements hébergés sur place.

«Le rassemblement nourrit le mouvement féministe. La synergie est vraiment importante et le déménagement l’a réanimée.»
Rachel Bédard, éditrice aux Éditions du remue-ménage au sein de la MPR.

Ces acteurs travaillent tous pour la promotion de la condition féminine, mais chacun oeuvre dans un domaine particulier. Ainsi, la MPR réunit notamment le réseau d’action des femmes en situation de handicap DAWN, celui pour l’égalité des femmes immigrées ou racisées du Québec (RAFIQ) ou encore le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale. Elle accueille aussi un centre de documentation en matière de condition féminine ainsi que les Éditions du remue-ménage, une maison d’édition féministe francophone.

«On regroupe la diversité culturelle et la diversité des problématiques qui touchent les femmes. On vise désormais beaucoup l’inclusion sociale et l’accessibilité universelle», ajoute Mme Uwantege.

Ressource essentielle dans un quartier cible
Depuis sa fondation en 1997 et de l’aveu de ses membres, la MPR a permis d’améliorer les actions pour la condition féminine grâce à la synergie provoquée par le rassemblement.

«Cela permet d’avoir une vision holistique de la situation de chaque personne. On peut intervenir sur chaque facette en mettant en commun nos expertises pour réparer et panser les blessures sociales», salue Ludmia Garraud, travailleuse communautaire du RAFIQ, réseau qui développe notamment un programme intersectionnel sur la maltraitance des femmes aînées immigrées.

La responsable de DAWN se félicite aussi de ce travail en commun qui est, selon elle, un cas unique dans ce domaine au Canada.

«Étant un organisme pancanadien, je suis souvent à Ottawa et Toronto et il y a une jalousie de ce qu’on a au Québec. C’est notre trésor national», estime Bonnie L. Brayton, directrice exécutive nationale de ce réseau.
Alors que la question du financement est souvent épineuse pour le milieu communautaire, avoir un lieu commun est aussi un atout considérable pour ces acteurs. L’une des missions premières de la MPR lors de sa création était justement d’offrir au mouvement des femmes «un toit pour toutes, une fois pour toutes».

Par ailleurs, le déménagement dans Parc-Extension est aussi accueilli très favorablement par les groupes et organismes hébergés désormais sur la rue Jean-Talon.

«Il fallait sortir de la ligne orange qui est la plus riche et la mieux dotée en services. On vient aussi rejoindre de nouveaux organismes qui vont se joindre à la mission», salue Caroline Jacquet, chargée de projet de la Fédération des femmes du Québec.

«On est sortis du Vieux-Montréal qui est un quartier d’affaires et de tourisme. Ici, on rencontre vraiment les personnes pour qui nous sommes là», corrobore Michèle Spieler, directrice générale du Centre de documentation sur l’éducation des adultes et la condition féminine.

La Maison Parent-Roback est installée au 461 rue Jean-Talon Ouest. Informations sur le site internet la-mpr.qc.ca.

Un espace pour le quartier

En plus d’offrir des bureaux à ses membres, la Maison Parent-Roback (MPR) souhaite devenir un pôle communautaire pour le quartier de Parc-Extension. Plusieurs salles seront ouvertes à la location pour les organismes et habitants du quartier. La MPR a aussi fait une demande de subvention au ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation pour aménager une salle multimédia et une zone multifonctionnelle qui répondent aux normes d’accessibilité universelle au rez-de-chaussée de son bâtiment. Cet espace sera ouvert aussi bien aux membres qu’à la population de Parc-Extension.

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