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Jouer au hockey au fond d’une piscine

Photo: Gracieuseté / CAMO

Chaque mardi et vendredi à la piscine Joseph-Charbonneau, les membres du club CAMO mettent masques, palmes et tubas pour jouer au hockey. Variante sous-marine de la version sur glace, cette discipline méconnue partage peu de similitudes avec celle pratiquée sur les patinoires.

Il y a bien une rondelle, des bâtons, deux équipes de six joueurs et deux buts, mais la comparaison entre les deux sports s’arrête là. Au hockey sous-marin, l’effort, la stratégie et la vision du jeu diffèrent totalement de celui pratiqué sur glace.

«C’est sûr qu’on a tous joué au hockey sur glace au Québec, mais ça n’a aucun lien avec le hockey sous-marin. C’est mieux d’avoir un background de nageur», explique Karine Desautels, membre du club CAMO de Villeray.

Cette ancienne plongeuse a développé une passion pour ce sport en raison de son originalité.

«La première chose qui nous accroche, c’est que ça se joue en trois dimensions. On peut passer par-dessus, en dessous ou à côté des autres joueurs. Ça prend de la technique, de la rapidité et il faut être en forme. C’est tellement différent de tous les autres sports», ajoute la joueuse.

«C’est très cardiovasculaire et dynamique. Il n’y a pas beaucoup de sports qui sont en apnée et dynamiques. C’est aussi très axé sur le jeu d’équipe, tout le monde attaque et défend en équipe», poursuit Joseph Ravoahangy, joueur du CAMO depuis une dizaine d’années.

Un sport méconnu, mais ancien
Le hockey sous-marin a été inventé par un plongeur en Angleterre au milieu du XXe siècle. Il est pratiqué au Canada depuis les années 60, mais a été structuré internationalement dans les années 80. On compte aujourd’hui une dizaine de clubs au niveau national.

Si ce sport est encore méconnu au Québec, le CAMO a été créé il y a quarante ans dans Rosemont et a formé de nombreux grands joueurs de cette discipline. Parmi eux, Yves Lebeau, 61 ans, pratique encore le hockey sous-marin deux fois par semaine à la piscine Joseph-Charbonneau. Membre du CAMO depuis sa création, il a fait partie de l’équipe nationale et a été sacré champion du monde en 1986 en Australie. Ce titre international est aujourd’hui encore la seule médaille d’or remportée par l’unifolié dans l’histoire de ce sport.

«Nous étions pas mal comblés de talent. On était très en forme et on avait un beau jeu d’équipe. En finale, on avait battu les Australiens qui étaient champions du monde en titre. Ils nous avaient pris à la légère parce qu’on était cinquième du mondial d’avant, se souvient M. Lebeau. Je suis encore très fier de cela. On le savoure encore à l’occasion entre nous.»

Un mondial à Québec
Le hockey sous-marin est aujourd’hui dominé par la France, la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud, l’Australie et la Turquie et le Canada figure «en milieu de peloton», selon Joseph Ravoahangy.

Mais le vingtième championnat mondial va avoir lieu à Québec du 20 au 28 juillet 2018 et les athlètes canadiens espèrent profiter de l’avantage de jouer à domicile pour bien figurer dans cette compétition. Quatre joueurs du CAMO seront parmi l’équipe masculine, dont Joseph Ravoahangy.

«Il y a une grande fierté. Ce sera ma première fois et la première fois, on n’est jamais vraiment prêts, même si on a beau se préparer», estime-t-il.

Chez les femmes, Karine Desautels sera la seule représentante du club de Villeray dans l’équipe nationale.

«C’est un accomplissement personnel, mais c’est surtout un grand honneur de me dire que je m’entraîne pour ramener une médaille pour mon pays, même si mon sport est tellement peu connu que ce sera comme une gloire sous le tapis», sourit la joueuse du CAMO.

Règles du jeu
Disputé en deux périodes de quinze minutes, un match de hockey sous-marin voit s’affronter deux équipes de six joueurs. L’objectif est de faire avancer une rondelle de plomb de trois livres à l’aide uniquement d’un bâton d’une trentaine de centimètres jusqu’à un but de trois mètres de large et quelques centimètres de haut situé à l’autre bout de la piscine. Les joueurs portent un gant de protection à la main qui tient le bâton, un bonnet renforcé au niveau des oreilles et une protection pour la bouche sur le tuba. Puisque la rondelle reste au fond de l’eau, les joueurs sont en apnée et doivent régulièrement remonter à la surface pour reprendre leur souffle. Les remplacements sont illimités et réguliers en raison de l’intensité du jeu. Les compétitions officielles se déroulent dans un bassin de 21 à 25 mètres de longueur et de 12 à 15 mètres de large. La profondeur doit être comprise entre 1,80 et 4 mètres.
Rugby sous-marin
Le club CAMO propose aussi une section de rugby sous-marin. La dynamique et la durée du jeu sont similaires à celle du hockey sous-marin. Les six joueurs de chaque équipe doivent marquer des points en mettant un ballon sphérique dans des paniers situés à chaque extrémité du bassin. Le ballon est rempli d’eau salée pour ne pas flotter. L’aire de jeu mesure 12 à 18 mètres de long et 8 à 12 mètres de large pour une profondeur comprise entre 3,5 et 5 m.

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