Édifice historique: un lieu idéal pour la diffusion culturelle
Inoccupé depuis 15 ans, un bâtiment historique appartenant à la Ville de Montréal serait idéal pour accueillir un centre culturel et touristique, selon la Société d’histoire Rosemont – Petite-Patrie.
Cet édifice «unique» est l’ancienne clinique d’inspection des viandes, laissée à l’abandon depuis 2005 à cause d’inquiétudes de la part de l’administration en raison de présence de moisissures.
Pourtant, après toutes ces années Christiane Gouin, présidente du conseil d’administration de la société d’histoire locale, se désole du fait qu’aucun rapport faisant état de la situation réelle à l’intérieur des murs du petit immeuble sis au 7070, rue Casgrain, n’a été dévoilé par la Ville.
«On nous dit que c’est pourri à l’intérieur, mais il reste un certain flou « artistique » à ce sujet parce qu’on n’a pas de document qui le prouve. Cela fait en sorte qu’on ne peut pas vraiment dire s’il faut le détruire ou si on peut en récupérer une partie», affirme Mme Gouin.
Cette dernière aimerait qu’on sauve au moins l’enveloppe extérieure de l’édifice, surtout son aile originelle, construite en 1935 par l’architecte municipal Donat Beaupré.
Bien qu’il soit de petite taille, l’immeuble créé pour assurer la sécurité alimentaire au Marché Jean-Talon (à l’époque Marché du Nord) comporte des éléments architecturaux d’Art-Déco, une caractéristique assez rare dans le secteur.
«Ça fait partie de l’allure du marché cet aspect un peu plus vieillot. C’est ce qui lui donne son charme», souligne-t-elle.
De plus, Mme Gouin aimerait que l’on profite de la valeur patrimoniale du bâtiment, reconnue en 2013 par la Ville de Montréal, et de son emplacement en plein cœur de la Petite-Italie pour en faire un centre de diffusion culturelle.
Du côté de la Société de développement commercial (SDC) de la Petite-Italie – Marché Jean-Talon, une telle idée serait bien accueillie.
«On est ouvert à tout projet qui serait porteur d’un tel aspect culturel dans le quartier, car il n’est n’existe pas vraiment pour l’instant. Nous ne possédons pas pour le moment de lieu où il serait possible de se rassembler dans ce contexte», affirme Jean-Éric Delarosbil, directeur général de la SDC.
Ce dernier reconnaît toutefois «qu’on est encore loin de la première pelletée de terre», puisque l’avenir de l’édifice demeure incertain.
Interrogé sur ce dossier, le cabinet du comité exécutif de la Ville de Montréal a indiqué qu’on «souhaite mettre en valeur ce site».
«Nous analysons présentement différentes possibilités d’usage, dans la perspective d’un redéveloppement de cet immeuble. À cet effet, différentes études externes ont été commandées pour évaluer l’état du bâtiment. Les intentions de la Ville seront communiquées en temps et lieu», a-t-on fait savoir par courriel.