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La fin des faibles: Blingki Black et VOICE racontent leur parcours

Les rappeurs font partis des huits candidats de l'émission qui reprend le concept de The End of the Weak.
A gauche, Blingki Black, à droite, VOICE, deux des huit candidats de La fin des faibles, saison 2. Photo: Gracieuseté, Patrick Maltais Verrette

Laureline Michel alias Blingki Black, 27 ans, et Patrick Lavoie aka VOICE, 35 ans, font partie des huit candidats qui s’affrontent dans la saison 2 de la La fin des faibles sur Télé-Québec.

Outre leur arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, leur autre point commun est d’avoir participé à la compétition de rap francophone. Alors que la diffusion de la saison 2 débute le 29 mars, Métro les a rencontrés.

Comment s’est passée l’émission La fin des faibles?

Blingki Black: Quand j’ai appris que j’ai été prise, c’était l’une des plus belles nouvelles de ma vie. Ç’a comme allumé une lumière. J’ai grandi à travers ça, j’ai réalisé beaucoup de choses sur moi. Le rap, c’est aussi de l’a capella, du slam, du freestyle rap. Ça m’a fait ouvrir à beaucoup de choses et m’a ouvert l’appétit. Aussi, en tant que femme, je suis très heureuse. Ce n’est pas tous les jours qu’on voit des femmes rappeuses. C’est un honneur.

VOICE: J’ai une histoire assez drôle. Ils m’ont choisi pour l’audition, mais le message était dans mes spams. Selon moi, je n’avais jamais eu de retour [rires]. Je pensais que je n’allais pas le faire. On m’a appelé 15 minutes avant l’émission, j’étais en cuisine. J’ai dit à mon gérant que je devais partir et j’y suis allé. Je ne me rappelle plus du tout ce que j’ai rappé. […] Je suis venu dans l’émission pour gagner avec le couteau entre les dents. J’ai bien travaillé mes textes pour l’émission. J’ai vraiment approché ça comme un travail. J’avais une mission.

Comment avez-vous commencé le rap?

B. B.: J’ai commencé le beatbox à 13 ans. Ma mère me disait: «Concentre-toi à l’école!» Elle voulait que je devienne médecin ou dentiste [rires]. Elle prenait ça à la légère, mais je lui ai dit: «Non, je veux vraiment faire ça.» […] J’ai commencé à écrire des petits poèmes, puis j’ai vraiment commencé à rapper à 16 ans. J’étais en centre d’accueil à l’époque, et je n’avais pas beaucoup de chance de rencontrer des gens du milieu. À ce moment-là, j’ai connu mon premier producteur qui m’a donné ma chance. J’ai sorti mon premier morceau, Le mic au cœur.

V.: Je suis né à Ottawa. J’ai grandi dans l’Outaouais puis à Rosemère, sur la Rive-Nord de Montréal. J’ai commencé à rapper il y a un petit plus de 15 ans. À l’époque, c’était plus comme: «on se réunit avec des amis, on fait du rap, rien de sérieux»! On ne sortait pas des albums, on ne sortait pas sur les plateformes. Ç’a toujours été une manière de se retrouver, moi et ma gang de boys.

De quoi aimez-vous parler dans vos textes?

B. B.: Quand j’étais plus jeune, c’était difficile. J’étais la seule minorité visible dans mon quartier de la Rive-Sud. […] J’ai ensuite été transférée dans beaucoup de familles d’accueil, c’était dur. Cette expérience-là m’a fait grandir et réaliser des choses. Je n’avais pas quelqu’un avec qui m’asseoir et sortir tout ce mal de moi. Le rap m’a aidée pour ça. Mes textes sont un peu sombres, tristes, mélancoliques. J’essaie de changer ça, aller dans le positif, mais j’ai encore des choses à sortir avant.

V.: J’aime beaucoup écrire sur mon vécu, ma vie au quotidien, mes expériences personnelles. Il y a toujours une petite touche sur par exemple les enjeux sociaux qui va être entremêlée à ça. La plupart du temps, je vais parler de choses vraies. Je ne mets pas en avant de faux personnages. Je parle de la misère à payer mon loyer, à se lever tous les jours pour aller travailler. J’essaie de véhiculer un message véridique.

Est-ce qu’il y a un message que vous voudriez faire passer?

B. B.: Je suis lesbienne. Ce serait bien que les gens laissent les autres vivre et être qui ils ont envie d’être. Ne change pas, faut que le monde apprenne à t’accepter, peu importe ta sexualité ou ton style. C’est ce que j’ai fait. Je suis très fière, c’est un grand pas vers l’avant.

V.: J’aimerais dire à tous les artistes, rappeurs, musiciens dans l’ombre: allez de l’avant, lancez-vous des défis. J’ai décidé de me lancer celui-là. En peu de temps, ça m’a ouvert beaucoup de portes. Faut juste essayer de foncer, se lancer des défis, et ne pas avoir peur de partager son art avec le monde. Ça fait de belles choses.

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