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L'accord de libre-échange Canada-UE est signé

Canadian Prime Minister Justin Trudeau, front center, signs the Comprehensive Economic and Trade Agreement (CETA) with European Commission President Jean-Claude Juncker, left, and European Council President Donald Tusk, right, during an EU-Canada summit at the European Council building in Brussels, Sunday, Oct. 30, 2016. (AP Photo/Thierry Monasse, Pool) Photo: AP Photo/Thierry Monasse
Mike Blanchfield, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

BRUXELLES — Le Canada et l’Union européenne ont finalement signé l’Accord économique et commercial global (AÉCG), dimanche, mais cela n’empêche pas le premier ministre canadien Justin Trudeau de reconnaître qu’il y a loin de la coupe aux lèvres.

M. Trudeau a dit espérer que la mise en oeuvre provisoire de l’entente — qui nécessite seulement l’approbation des Parlements canadien et européen et non de tous les États membres de l’UE — pourra se réaliser d’ici quelques mois. Selon lui, cette ratification par les deux parlements permettrait l’entrée en vigueur de 98 pour cent des clauses de l’accord.

Jusqu’à maintenant, les représentants canadiens et européens soutenaient que cette ratification pourrait mettre en oeuvre 90 pour cent du texte signé.

L’AÉCG touche plus de 500 millions d’Européens et 35 millions de Canadiens.

Après sept ans de négociations ardues, M. Trudeau et les présidents du Conseil européen et de la Commission européenne, Donald Tusk et Jean-Claude Juncker, ont formellement signé l’accord de 1600 pages et son complément, l’Accord de partenariat stratégique (APS).

Le chemin menant à sa ratification complète sera long. Même M. Trudeau l’a reconnu en affirmant qu’il faudra plus qu’une simple cérémonie de signature pour que l’entente entre entièrement en vigueur.

«Le travail ne fait que commencer, a-t-il dit. Il ne faut pas se contenter de signer des accords aussi difficiles et importants que celui-là. Il faut assurer le suivi. C’est ce que nous avons fait afin de donner des outils aux petites et moyennes entreprises.»

Le premier ministre n’a pas fait preuve d’amertume contre le gouvernement socialiste de la Région wallonne mené par Paul Magnette qui avait semé l’espoir chez les opposants qui fleurissent en Europe, particulièrement en France, en Allemagne et en Autriche, en refusant de ratifier l’entente. Le Parlement wallon a finalement levé le dernier obstacle avant la signature du traité en retirant son opposition, vendredi.

«C’est un exemple d’un système qui fonctionne bien. Des gens ont soulevé des questions, des préoccupations. On a travaillé ensemble pour adresser, pour démontrer que ces accords sont réellement dans l’intérêt de la classe moyenne et de ceux qui travaillent fort pour s’y joindre», a dit M. Trudeau.

Le premier ministre a aussi souligné l’aide qu’il a reçue du gouvernement québécois de Philippe Couillard, présent à Bruxelles en compagnie d’un de ses prédécesseurs Jean Charest, un partisan de la première heure de l’entente.

Mais la délégation canadienne a pu constater que l’entente ne jetait pas l’ensemble de l’Europe dans une grande euphorie. Elle a été accueillie par un petit groupe d’opposants bruyants.

M. Trudeau n’a pas minimisé la grogne, mais il a ajouté que le rôle des dirigeants politiques était de la surmonter. «Le leadership ne rassurera pas uniquement nos concitoyens mais il servira d’exemple au reste du monde pour négocier des ententes commerciales qui bénéficieront à tout et chacun», a-t-il déclaré.

Les libéraux et les conservateurs étant pour l’entente, l’AÉCG devrait être facilement ratifié par le Parlement canadien.

Mais cela ne sera pas le cas en Europe.

Le Parlement européen devra approuver l’AÉCG. Les observateurs s’attendent à ce qu’il le fasse au début de 2017.

Mais les 28 pays membres de l’UE et une myriade de gouvernements régionaux devront aussi ratifier le texte de l’entente. Ce processus pourrait s’éterniser pendant plusieurs années et même dérailler. Le quotidien Le Monde rappelait dimanche que pas moins de 38 assemblées, nationales ou régionales, devront se prononcer dans les pays de l’Union.

Ce n’était pas la première fois que les autorités canadiennes et européennes sortaient les grandes pompes pour célébrer l’AÉCG. En octobre 2014, le prédécesseur de Justin Trudeau, Stephen Harper s’était rendu à Bruxelles pour signer l’entente de principe avec le commissaire européen d’alors, Jose Manuel Barroso. Onze mois plus tard, c’était au tour de M. Harper d’accueillir M. Barroso pour une nouvelle cérémonie de signature qui devait marquer la fin des négociations.

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