Porto Rico annonce que plus de 1 400 décès pourraient être liés aux ouragans
Les autorités de Porto Rico ont reconnu pour la première fois cette semaine que plus de 1 400 décès supplémentaires enregistrés en 2017 pouvaient être liés aux ouragans Irma et Maria, relançant le débat sur le bilan officiel, encore 20 fois inférieur.
Le territoire américain a présenté un rapport mercredi au Congrès, à Washington, établissant qu’au cours des quatre mois ayant suivi le passage meurtrier des ouragans -entre septembre et décembre- l’île caribéenne avait recensé 1 427 décès de plus qu’à la même période l’année précédente.
Ce document, établi en juin par le gouvernement portoricain, ne faisait au départ pas le lien entre ces morts et les tempêtes dévastatrices.
Mais en demandant mercredi une aide de 139 milliards de dollars au Congrès américain, les autorités de Porto Rico ont pour la première fois établi une relation.
«Il y a eu 1 427 décès de plus que la norme dans les quatre mois qui ont suivi les ouragans par rapport aux années précédentes», écrit le gouvernement portoricain.
Près d’un an après l’impact particulièrement dévastateur du deuxième ouragan, Maria, le 20 septembre, Porto Rico maintient toutefois son bilan officiel de 64 morts.
Le chiffre de 1 427 morts «ne vient pas d’une étude indépendante: c’est de la pure mathématique. Ce n’est pas le nombre officiel de morts attribuables à l’ouragan Maria», a nuancé jeudi le bureau des statistiques de Porto Rico.
Des chercheurs de l’université de Harvard avaient calculé en mai que plus de 4 600 personnes pouvaient avoir perdu la vie à cause de Maria.
Plus tôt, le Centre de journalisme d’investigation (CPI) de Porto Rico ainsi que plusieurs médias américains, dont le New York Times, CNN et Vox, avaient avancé que quelque 500 habitants étaient morts à cause de Maria.
Le président américain Donald Trump a été vivement critiqué pour la lenteur des opérations et une attitude jugée méprisante envers les 3,4 millions d’habitants de l’île, tous des citoyens américains qui n’ont toutefois pas le droit de vote à la présidentielle.
«Nous devons en faire plus pour tenir ce gouvernement pour responsable de sa terrible réaction et aider Porto Rico à se relever», a réagi jeudi le chef des démocrates au Sénat américain, Chuck Schumer, qualifiant de «scandaleux» le nombre de décès.