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Frankenstorm: un vent béni pour Obama?

Photo: Brendan Hoffman

Il est difficile, alors que l’état d’urgence est déclaré dans plusieurs États américains, que des pertes humaines et matérielles sont imminentes et que des dommages à hauteur de plusieurs milliards sont à prévoir, d’analyser la situation d’un point de vue strictement politique.

Reste que les vents qui soufflent sur la côte Est n’ont pas seulement paralysé les services de transport, les écoles et la bourse, mais aussi la campagne américaine. Et cette pause électorale risque fort de souffler Obama vers la présidence.

Même si les sondages montrent une lutte extrêmement serrée entre les deux candidats, le républicain Mitt Romney tire toujours de l’arrière dans plusieurs États-clé, lesquels déterminent généralement l’issue du scrutin.

Ne soyons pas cyniques : Barack Obama se serait sans doute passé de Frankenstorm, ne serait-ce que pour des raisons humaines. Mais, si elle ne satisfait pas le président sortant, la situation coince à tout le moins son rival dans une position extrêmement difficile. Pour deux raisons.

D’une part, en temps de crise, certaines priorités émergent : l’unité nationale, la stabilité, la solidarité, etc. Patriotes, les Américains se rallient généralement au gouvernement pour affronter les tempêtes. Même les républicains, si frileux dès que l’État lève le petit doigt, ne questionnent pas le pouvoir lorsqu’il gère les sacs de sable, les pelles et les véhicules d’urgence.

D’autre part, en suspendant sa campagne, Barack Obama a plus ou moins forcé Mitt Romney à l’imiter, sans quoi il passerait pour un sans cœur. Le gouverneur serait jugé sévèrement par les Américains s’il préférait ses intérêts politiques personnels à l’unité nationale. Le gouverneur a toutefois besoin de cette dernière semaine de campagne s’il souhaite creuser l’écart en vue de l’élection du 6 novembre. Son défi : continuer son travail de terrain en catimini, en espérant gagner quelques votes sans paraître détaché du sort des millions d’Américains touchés par Frankenstorm. La conciliation s’annonce ardue, sinon impossible.

La surprise d’octobre pourrait cette fois jouer en faveur du camp démocrate. Les vents tant redoutés seront peut-être ceux qui tasseront Mitt Romney et propulseront le président vers un nouveau mandat.

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