Trump cède temporairement sur le mur pour sortir du «shutdown»
Le président américain Donald Trump a annoncé vendredi à la Maison Blanche un accord de fin du «shutdown», prévoyant un financement des services fédéraux jusqu’au 15 février, mais a menacé d’une nouvelle paralysie budgétaire à cette date si aucun consensus n’était trouvé sur son mur frontalier.
«Je suis très fier d’annoncer aujourd’hui que nous sommes parvenus à un accord pour mettre fin au shutdown», a déclaré le président, avant d’annoncer qu’il signerait un texte approuvé par les démocrates et les républicains.
Après plus d’un mois de paralysie touchant 800 000 fonctionnaires, privés de salaire, le président a précisé avoir demandé que ce texte soit préalablement «immédiatement» soumis au vote du Congrès.
Soumis à une très forte pression, M. Trump a donc cédé au final dans le bras de fer qui l’opposait depuis plus d’un mois aux démocrates, acceptant ce qu’ils exigeaient: sortir de l’impasse budgétaire avant la reprise de toute négociation sur le mur qu’il veut construire à la frontière avec le Mexique.
«A l’issue de 36 jours de vifs débats et de dialogue, j’en ai vu et entendu assez du côté démocrate et républicain sur leur désir de mettre de côté la politique partisane», a dit M. Trump.
Le président américain a insisté sur le fait que les négociations se poursuivaient par le biais d’un groupe d’élus des deux partis.
«Nous n’avons pas d’autre choix que de construire un mur puissant ou une barrière en acier», a-t-il insisté.
Le chef du Sénat à majorité républicaine, Mitch McConnell, va soumettre ce texte à un vote dès vendredi. Cette loi devrait être approuvée au Sénat en rassemblant les 60 voix nécessaires sur 100.
Elle devra ensuite être votée à la Chambre des représentants, à majorité démocrate, peut-être dès vendredi soir, a espéré Mitch McConnell.
Vols perturbés
La pression était à son comble sur Donald Trump et les parlementaires vendredi matin, alors que 800 000 fonctionnaires étaient au chômage forcé ou travaillaient sans solde depuis le 22 décembre.
Normalement payés toutes les deux semaines, ils ont été privés d’un second bulletin de salaire ce vendredi. Ils seront payés rétroactivement, mais ce n’est pas le cas des nombreux sous-traitants également affectés.
De grosses perturbations ont été signalées vendredi dans des aéroports de New York et de Philadelphie à cause du manque de personnel, rajoutant à l’urgence de la situation.
Des associations de contrôleurs aériens avaient fait part jeudi de leur inquiétude quant aux conséquences du «shutdown» sur la sécurité dans le transport aérien. Un message inquiétant répété en boucle dans les médias américains depuis.
Donald Trump et les républicains étaient majoritairement tenus pour responsables de la situation, selon les sondages publiés depuis le début de la semaine.
Dans le parti républicain, le malaise était palpable jeudi au Sénat face à l’avalanche de témoignages poignants de fonctionnaires et de contractuels. L’aumônier du Sénat avait appelé mercredi les parlementaires à agir après les récits de gardes-côtes forcés de s’alimenter dans des soupes populaire.