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France : chasse à l’homme après une attaque au colis piégé non revendiquée

Un colis piégé a explosé dans une rue très fréquentée de Lyon vendredi en fin d’après-midi. Photo: AFP

Les autorités mettaient samedi «tous les moyens en oeuvre» pour retrouver la trace du principal suspect dans l’attaque au colis piégé, non revendiquée, qui a fait 13 blessés légers vendredi à Lyon, la troisième ville de France.

«Tous les moyens sont actuellement mis en oeuvre pour parvenir rapidement à l’identification et à l’interpellation de l’auteur des faits», a annoncé le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, chargé de l’enquête.

Selon des sources proches du dossier, un ADN non encore identifié a été isolé sur le colis piégé. Rien n’indique donc qu’il s’agisse de celui du suspect filmé en train de déposer ce sac devant une boulangerie.

D’après ces mêmes sources, on soupçonne fortement que l’explosif soit du TATP, en faible quantité. Le TATP (tripéroxyde de triacétone) est un explosif artisanal très instable. Il a été utilisé dans les attentats jihadistes commis à Paris le 13 novembre 2015 et à Bruxelles en mars 2016.

La police a en outre diffusé samedi via Twitter deux nouvelles photos du principal suspect, un trentenaire dont le mobile demeure inconnu, signalé comme portant un haut vert foncé à manches retroussées et un bermuda clair, ainsi qu’un sac à dos sombre. On y distingue un homme roulant à vélo.

https://twitter.com/PoliceNationale/status/1132330878208757766

«Plusieurs dizaines» de témoignages ont été reçus en réponse à un appel à témoins, a précisé le procureur au cours d’une conférence de presse à Lyon.

L’enquête mobilise «90 enquêteurs et 30 techniciens de la police technique et scientifique», assistés par «une vingtaine d’enquêteurs des brigades de recherche et d’intervention locales».

Sur les lieux de l’explosion ont été retrouvés «des vis de 2 cm, des billes de métal, sept piles de type LR6, un circuit imprimé, un dispositif de déclenchement à distance (…) et des morceaux de plastique blancs pouvant être des résidus de l’engin explosif», a révélé M. Heitz.

Les faits ont été commis «en plein jour dans un lieu particulièrement fréquenté» à l’aide d’«un engin explosif permettant d’atteindre un grand nombre de personnes», a expliqué M. Heitz.

Sur treize blessés légers, «onze ont été hospitalisés» et certains «doivent subir une intervention chirurgicale, afin d’extraire des éclats».

«Nous avons un dispositif de vidéoprotection qui est assez étendu, donc on a vu la personne arriver et repartir sur son vélo, peut-être aurons-nous un certain nombre de témoins qui pourront faire avancer l’enquête», a quant à lui déclaré le maire de Lyon et ancien ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, joint au téléphone par l’AFP.

Cette ville, avec son demi-million d’habitants, est une des plus peuplées de France derrière Paris et Marseille.

La section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert «une enquête de flagrance des chefs de tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste et d’association de malfaiteurs terroriste criminelle». Toutefois, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a souligné vendredi soir qu’il était «trop tôt» pour évoquer «un acte terroriste».

L’homme recherché est soupçonné d’avoir déposé un sac ou un colis explosif contenant des vis, des clous ou des boulons devant une boulangerie d’une artère piétonne commerçante dans le coeur de Lyon.

Le maire du 2e arrondissement Denis Broliquier a dit dans la presse locale que «la charge était trop faible pour tuer».

Dans une première réaction vendredi, Emmanuel Macron a évoqué «une attaque», mais le chef de l’État s’est ensuite montré plus prudent, déplorant «la violence qui s’est abattue» sur les Lyonnais.

Les faits se sont produits au moment où la France élit dimanche ses députés au Parlement européen. Ce pays a connu depuis 2015 une vague d’attentats jihadistes sans précédent qui a fait au total 251 morts.

Le dernier en date a fait cinq morts et dix blessés le 11 décembre 2018 à Strasbourg (nord-est).

Depuis cette fusillade, le plan Vigipirate est resté au niveau «Sécurité renforcée — Risque attentat» sur tout le territoire, signe d’une menace terroriste persistante aux yeux des autorités.

 

Agence France-Presse

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