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Iran: Donald Trump a approuvé des frappes avant de revenir en arrière

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Le président américain Donald Trump Photo: Alex Wong/Getty Images
Rédaction - Agence France-Presse

L’Iran a averti vendredi qu’il défendrait son territoire contre toute attaque des États-Unis après avoir abattu un drone américain, le New York Times affirmant que Donald Trump avait initialement approuvé des frappes contre des cibles iraniennes avant de faire marche arrière.

L’Iran a montré des images présentées comme celles des «débris» du drone et affirmé avoir lancé deux avertissements avant d’abattre jeudi l’appareil qui a selon lui violé l’espace aérien iranien. Les États-Unis assurent qu’il a été abattu dans l’espace aérien international.

Le nouvel accès de fièvre entre les deux pays ennemis apparaît comme une nouvelle conséquence de la politique de «pression maximale» conduite par l’administration du président américain Donald Trump qui veut pousser l’Iran à réduire encore davantage ses ambitions nucléaires et limiter son influence régionale.

Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi a fait passer un message «d’urgence» à Washington via la Suisse, disant que son pays «ne cherche pas la guerre» mais qu’il défendrait «résolument son territoire contre toute agression». L’ambassade de Suisse à Téhéran représente les intérêts américains en l’absence de relations diplomatiques entre les deux pays depuis 1980.

Après la chute du drone, M. Trump a initialement approuvé des frappes de représailles contre «une poignée de cibles iraniennes, comme des radars et des batteries de missiles», a rapporté le New York Times, citant un haut responsable du gouvernement.

«La première phase de l’opération avait commencé lorsqu’elle a été annulée», a ajouté le journal américain. «Les avions étaient en l’air et les navires en position mais n’avaient encore tiré aucun missile quand l’ordre d’arrêter est tombé». La Maison-Blanche a refusé de commenter.

Face à l’escalade, les compagnies aériennes KLM, Qantas, Singapore Airlines, Malaysia Airlines et Lufthansa ont suivi les compagnies américaines en décidant d’éviter de survoler le Golfe d’Oman et le détroit d’Ormuz, point de passage stratégique pour l’approvisionnement mondial de pétrole dans la région du Golfe.

Vendredi, la télévision d’État iranienne a diffusé des images présentées comme celles des «débris» du drone détruit Global Hawk, alignés par terre ou sur des présentoirs.

«Les débris flottants ont été repêchés par les forces navales et transférés comme vous le voyez à Téhéran», a dit à la télévision le général de brigade Amirali Hajizadeh dans une base à Téhéran. D’autres morceaux de l’appareil ont coulé.

Selon ce chef de la force aérospatiale des Gardiens de la Révolution, armée idéologique du pays, l’Iran a lancé deux avertissements avant d’abattre le drone.

La télévision d’État a également diffusé un extrait d’une vidéo présenté comme étant l’interception du drone par un missile «3-Khordad», mais son authenticité ne pouvait être immédiatement prouvée. Les images montrent un missile tiré à partir d’une batterie mobile dans la nuit. Après une coupe, on voit une explosion et une boule de feu descendre à la verticale dans un ciel noir.

Soufflant le chaud et le froid, M. Trump a d’abord qualifié jeudi d’«énorme erreur» la frappe iranienne, avant d’évoquer la piste d’une erreur du côté iranien faite par quelqu’un de «stupide», semblant vouloir faire baisser la température.

Lors d’une visite en Arabie saoudite, pays allié des États-Unis et grand rival régional de la République islamique, l’envoyé spécial des États-Unis pour l’Iran, Brian Hook, a accusé Téhéran d’être «responsable de l’aggravation des tensions» et de «continuer de rejeter los ouvertures diplomatiques» américaines.

En dépit des affirmations répétées des États-Unis et de l’Iran selon lesquelles ils ne cherchent pas la guerre, la multiplication des incidents font craindre qu’une étincelle ne mette le feu aux poudres.

La Russie a mis en garde contre un éventuel recours des États-Unis à la force contre l’Iran, estimant que cela serait «une catastrophe». En revanche, Israël a appelé la communauté internationale à soutenir les États-Unis face à l’Iran.

Les tensions ne cessent de monter depuis le retrait américain en mai 2018 de l’accord international sur le nucléaire iranien suivi du rétablissement de lourdes sanctions américaines contre l’Iran, privant ce pays des bénéfices économiques qu’il escomptait de ce pacte.

Elles se sont intensifiées avec des attaques contre des pétroliers dans la région du Golfe en mai et en juin, imputées par Washington à Téhéran qui a démenti.

Les États-Unis viennent de renforcer davantage leur dispositif militaire au Moyen-Orient alors que de nouvelles frictions sont à prévoir avec l’annonce par l’Iran que ses réserves d’uranium enrichi dépasseraient à partir du 27 juin la limite prévue par l’accord nucléaire.

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