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Donald Trump évoque l’éventualité d’une guerre courte contre l’Iran

Donald Trump Photo: Mark Wilson/Archive Getty Images
Rédaction - Agence France-Presse

Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d’une guerre contre Téhéran «qui ne durerait pas très longtemps», prenant le contre-pied de son homologue iranien, qui semblait jouer l’apaisement.

Le président américain a assuré ne pas espérer un tel conflit, mais ces déclarations sonnent comme un nouvel avertissement à l’Iran.

«Nous sommes dans une position très forte si quelque chose devait arriver. Nous sommes dans une position très forte, et ça ne durerait pas très longtemps, je peux vous le dire», a déclaré M. Trump sur la chaîne Fox Business.

«Ça ne durerait pas très longtemps et je ne parle pas de troupes au sol», a-t-il ajouté.

Il avait prévenu mardi que toute attaque iranienne contre des intérêts américains ferait l’objet de représailles «écrasantes».

Le président iranien Hassan Rohani a assuré au téléphone à son homologue français Emmanuel Macron que son pays ne cherchait «la guerre avec aucun pays», pas même les États-Unis, selon l’agence officielle Irna.

M. Rohani a évoqué en Conseil des ministres l’accord sur le nucléaire iranien, conclu avec six grandes puissances en 2015 à Vienne et menacé depuis que les États-Unis en sont sortis unilatéralement en mai 2018.

«Je le dis aux Américains: vous avez choisi le mauvais chemin. Je le dis aux Européens: vous faites fausse route avec votre inaction», a-t-il déclaré, «et je leurs dis (à tous) de revenir à leur serment et à leurs engagements».

Selon Irna, M. Rohani a prévenu M. Macron que son pays pourrait s’affranchir encore davantage des engagements pris à Vienne si les Européens ne s’acquittaient pas de leurs «promesses (…) visant à garantir les intérêts économiques de l’Iran».

Ces propos, qui laissent plutôt entendre qu’il reste encore du temps pour inverser le cours des choses, contrastent avec une note de l’amiral Ali Shamkhani, secrétaire général du Conseil suprême de la sécurité nationale, publiée mardi par l’agence Fars.

Dans ce document, l’officier écrit qu’il n’y a plus rien à attendre des Européens et que Téhéran appliquera «résolument» la deuxième phase de son «plan de réduction» de ses engagements en matière nucléaire dès le 7 juillet.

En d’autres termes, l’Iran recommencerait à enrichir de l’uranium à un degré prohibé par l’accord de Vienne (la limite est fixée à 3,67%) et relancerait son projet de construction d’un réacteur à eau lourde à Arak (centre), mis en sommeil.

Par cet accord, l’Iran s’est engagé à ne jamais chercher à se doter de l’arme atomique et à limiter drastiquement son programme nucléaire en échange d’une levée de sanctions internationales asphyxiant son économie.

Mais Donald Trump, qui accuse Téhéran de chercher à obtenir l’arme atomique et d’être responsable de tous les maux du Moyen-Orient, a engagé son pays dans une campagne de «pression maximale» sur l’Iran.

Les sanctions extraterritoriales américaines réimposées depuis août 2018 contre Téhéran ont conduit les principaux clients de l’Iran à renoncer officiellement à lui acheter du brut et l’isolent du système financier international, privant ainsi le pays des bénéfices qu’il attendait de l’accord de Vienne.

En réaction, Téhéran a annoncé le 8 mai qu’il cessait de se sentir tenu par les limites fixées en 2015 concernant ses réserves d’uranium enrichi et d’eau lourde.

Téhéran a également donné aux autres États du pacte (Allemagne, Chine, France, Royaume-Uni, Russie) jusqu’au 7 juillet pour l’aider à contourner les sanctions américaines, faute de quoi l’Iran passerait à la deuxième phase de son «plan de réduction» de ses engagements.

Téhéran a déjà indiqué que ses réserves d’uranium (faiblement) enrichi devraient passer au-dessus de la limite des 300 kg jeudi.

Cela risque d’amener l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à constater, pour la première fois depuis l’entrée en vigueur de l’accord, un manquement de l’Iran à ses engagements.

Paris a jugé mardi qu’une telle «violation iranienne» serait «une grave erreur».

Ces incertitudes sur l’avenir de cet accord interviennent dans un contexte d’extrême tension entre Téhéran et Washington.

L’Iran a accusé mardi les États-Unis d’avoir «fermé de façon permanente la voie de la diplomatie», au lendemain de l’annonce de nouvelles sanctions américaines.

Ces sanctions, d’une portée essentiellement symbolique, visent le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, et plusieurs généraux de l’état-major des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique iranienne.

M. Khamenei a rétorqué mercredi que la détermination de la «belle» nation iranienne aurait raison des sanctions et des «insultes» du «régime le plus vicieux au monde».

Ces nouvelles sanctions ont été dénoncées par Moscou comme étant «déstabilisatrices». Un conseiller du Kremlin a indiqué mercredi que le président Vladimir Poutine s’entretiendrait avec M. Trump de la guerre en Syrie et des tensions autour de l’Iran lors d’une rencontre en marge du sommet du G20 qui s’ouvre vendredi au Japon.

Elles s’ajoutent à une spirale d’accusations et d’incidents, dont des attaques d’origine inconnue contre des pétroliers et la destruction le 20 juin d’un drone américain par l’Iran dans la région stratégique du Golfe.

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