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La Jordanie s’inquiète d’une «résurgence» du groupe État islamique

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L'ancien chef de l'EI Abu Bakr al-Baghdadi. Photo: Département américain de La Défense via Getty
Rédaction - Agence France Presse

La Jordanie s’est inquiétée lundi d’une résurgence du groupe jihadiste État islamique (EI), et a exhorté la coalition internationale à l’unité, alors que les récents développements régionaux ont relégué ce combat au second plan.

«Ce qui m’inquiète le plus, c’est la résurgence (…) de l’EI au cours de l’année, pas seulement dans le sud-est syrien mais aussi dans l’ouest de l’Irak», a déclaré à France 24 le roi Abdallah II de Jordanie, attendu ces prochains jours à Bruxelles, Strasbourg et Paris.

«Cela va devenir un problème pour Bagdad, et nous devons être là pour aider les Irakiens à gérer cette menace pour nous tous, pas seulement pour la région mais aussi pour l’Europe et le monde», a-t-il ajouté.

Cette menace a également été à l’ordre du jour des entretiens à Amman lundi entre le chef de la diplomatie jordanienne, Ayman Safadi, et son homologue allemand, Heiko Maas.

«Nous devons préserver la cohésion de la coalition internationale contre le terrorisme», car «toute division en son sein serait une opportunité pour les terroristes de s’infiltrer dans le vide créé», a déclaré M. Safadi lors d’une conférence de presse.

Il a dit espérer que les membres de cette coalition parviendraient à «dépasser ce qui s’est passé en Irak et en Iran», appelant à «préserver la présence des forces de la coalition, américaines, européennes et autres dans la région».

Tensions exacerbées

Les tensions entre l’Iran et les États-Unis se sont exacerbées depuis l’assassinat par Washington il y a dix jours du puissant général iranien Qassem Soleimani à Bagdad, suivi de frappes de représailles de Téhéran sur des bases irakiennes abritant des Américains.

Après l’opération américaine du 3 janvier, le Parlement irakien a appelé au départ des troupes étrangères du pays, au premier rang desquels américaines.

Ces vives tensions doivent être au menu des discussion d’Abdallah II avec les Européens.

«Jusqu’à présent, il semble que nous assistions à une désescalade. Nous espérons que cette tendance se poursuivra», a souligné le souverain jordanien.

«Ce qui se passera à Téhéran aura des conséquences pour Bagdad, Amman, Beyrouth, et pour le processus de paix israélo-palestinien», a-t-il fait valoir. «Dans les prochains mois, nous pourrons trouver le ton juste pour la région, afin de faire baisser la température», a-t-il espéré.

Concernant la Libye, où un cessez-le-feu à l’initiative de la Turquie et de la Russie est entré en vigueur dimanche après plus de neuf mois de combats meurtriers aux portes de la capitale Tripoli, le roi Abdallah II a dénoncé «le renfort de combattants étrangers venus de Syrie».

«Plusieurs milliers de combattants étrangers ont quitté Idleb par la frontière nord (de la Syrie, ndlr) et sont arrivés en Libye». Ce sujet «fera l’objet d’une discussion importante au cours des prochains jours» avec les Européens.

Selon un récent rapport d’experts de l’ONU sur la Libye, la Jordanie a envoyé des équipements militaires au maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est libyen qui tente depuis avril 2019 sans succès de s’emparer de Tripoli, siège du gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU.

Ce rapport place le royaume, avec les Émirats arabes unis et la Turquie, sur la liste des pays qui ont violé l’embargo sur les armes imposé depuis 2011 à la Libye.

Ankara a fourni du matériel aux troupes loyales au GNA, allant des véhicules blindés aux drones, selon des sources diplomatiques.

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