Syrie: Erdogan et Poutine parleront de la «fâcheuse» situation à Idleb
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré vendredi qu’il parlerait avec son homologue russe Vladimir Poutine de la «fâcheuse» situation à Idleb, bastion rebelle du nord-ouest de la Syrie, bombardé par le régime malgré un accord de trêve.
M. Erdogan a indiqué qu’il aborderait la question lors d’une conférence internationale consacrée à la situation en Libye qui se déroulera dimanche à Berlin.
«Je serai à Berlin dimanche et M. Poutine aussi. J’ai l’intention de discuter de tout cela en détail avec M. Poutine. Les derniers développements à Idleb sont fâcheux», a déclaré le chef de l’État turc à la presse vendredi à Istanbul.
Une vingtaine de morts
Près de 20 civils et des dizaines de combattants ont été tués mercredi et jeudi dans la province d’Idleb, où le régime syrien a repris ses bombardements en vue de s’emparer d’une ville stratégique, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une ONG.
Ces violences surviennent en dépit d’un nouveau cessez-le-feu parrainé par Moscou, soutien du régime de Bachar al-Assad, et Ankara, appui des rebelles, qui était entré en vigueur dimanche.
Le quotidien prorégime Al-Watan a imputé «l’effondrement du cessez-le-feu» aux «organisations terroristes» qui ont «violé» la trêve en attaquant des sites militaires syriens.
«Leur excuse est toujours la même, toujours prête: des groupes terroristes ont fait ceci ou cela. Ce sont des mensonges. Depuis quand des enfants de trois ou quatre ans (…) sont-ils devenus des terroristes?», a lancé M. Erdogan vendredi.
«En raison de tous ces développements, et même si la conférence de Berlin semble en premier lieu consacrée à la Libye, j’ai l’intention d’y aborder en profondeur la situation à Idleb», a-t-il ajouté.
La Turquie et la Russie, dont les relations ont longtemps été empreintes de méfiance, ont renforcé ces dernières années leur coopération sur la Syrie, et tentent de faire de même en Libye depuis plusieurs semaines.
M. Erdogan et Poutine ont ainsi parrainé un accord de cessez-le-feu entre le gouvernement de Tripoli, soutenu par Ankara et reconnu par l’ONU, et les forces rivales du maréchal Khalifa Haftar, appuyé par Moscou.
Vendredi, M. Erdogan a estimé que le maréchal Haftar n’était «pas digne de confiance», ajoutant qu’il attendait de voir «ce qu’il dirait à Berlin».