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Destitution de Trump: les démocrates dénoncent un procès «truqué»

Destitution de Trump: les démocrates dénoncent un procès «truqué»
Donald Trump Photo: Callaghan O'Hare/Getty Images

Les démocrates ont accusé mardi les sénateurs républicains de vouloir organiser un procès en destitution de Trump «truqué», avec un calendrier imposé pour acquitter au plus vite le président des États-Unis.

Cinq jours après avoir juré de rendre la justice de «manière impartiale», les cent sénateurs se retrouvent à 13h au Capitole, siège du Congrès à Washington.

Leur première tâche sera d’adopter une résolution pour encadrer le déroulement de ce procès historique qui, à dix mois de la présidentielle, parasite la campagne de réélection de Donald Trump à la Maison-Blanche.

Mais, dès le matin, l’élu démocrate Adam Schiff, chargé de porter l’accusation, a accusé les républicains d’organiser un «procès truqué».

Audiences tardives

«Ils compriment la durée du procès» afin que les audiences «durent tard dans la nuit» quand «les Américains ne regardent pas», a-t-il protesté au sujet des règles proposées par le chef de la majorité républicaine au Sénat Mitch McConnell.

De l’autre côté de l’Atlantique, Donald Trump, à son arrivée au Forum économique mondial de Davos mardi, a une nouvelle fois qualifié son procès de «farce» et de «chasse aux sorcières».

Les sénateurs doivent déterminer si le président est coupable d’abus de pouvoir et d’entrave à la bonne marche du Congrès, comme le décrit l’acte d’accusation adopté en décembre par la Chambre des représentants.

Au coeur du scandale: un coup de téléphone en juillet au cours duquel Donald Trump demandait à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky d’enquêter sur Joe Biden, son adversaire démocrate potentiel à la présidentielle de novembre.

L’influent Mitch McConnell souhaite imposer des débats à marche forcée, bien décidé à offrir au président l’acquittement rapide qu’il espère, idéalement dans un délai de deux semaines.

Au programme, selon les règles qu’il a proposées tard lundi: deux blocs de 12 heures pour l’accusation et autant pour la défense afin qu’elles exposent leurs arguments, puis 16 heures de questions des sénateurs. Le chef des démocrates du Sénat, Chuck Schumer, a réagi en dénonçant une «honte nationale».

Le chef des républicains au Sénat a «choisi de mener une opération de dissimulation pour couvrir le président», a de son côté tonné la présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi.

Il s’agit seulement du troisième procès en destitution d’un président américain, après Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1999.

Trump absent

Absent des audiences, Donald Trump y sera représenté par une équipe d’avocats.

Les démocrates, majoritaires à la Chambre des représentants qui a mené l’enquête en destitution, accusent l’ex-magnat de l’immobilier d’avoir exercé un chantage sur Kiev: vous lancez l’enquête ou nous bloquons une aide militaire cruciale.

«Le président n’a rien fait de mal», répondent ses avocats dans leur argumentaire de 110 pages soumis lundi au Sénat.

C’est la ligne de défense de l’ex-homme d’affaires new-yorkais âgé de 73 ans, qui enchaîne les provocations et aime casser les codes politiques.

Depuis des mois, il affirme que son appel au président ukrainien était «parfait».

«Acquitter immédiatement»

Dénonçant un «processus truqué», l’équipe juridique de la Maison-Blanche, dans laquelle figurent quelques vedettes des prétoires comme l’ex-procureur Kenneth Starr, qui tenta de faire tomber Bill Clinton dans l’affaire Lewinsky, a d’ailleurs appelé le Sénat à «acquitter immédiatement» le 45e président des États-Unis.

Celui qui assumera le rôle de procureur général lors du procès, l’élu démocrate Adam Schiff, entend prouver que le locataire de la Maison-Blanche «s’est livré à un tiercé de fautes constitutionnelles méritant une destitution»: «il a sollicité une ingérence étrangère, a mis en danger notre sécurité nationale et tenté de tricher en vue de la prochaine élection».

En réalité, l’acquittement semble pratiquement assuré pour Donald Trump, grâce à la majorité républicaine du Sénat, qui fait bloc derrière lui.

La durée des débats reste en revanche une question en suspens.

Ce n’est qu’après la première phase d’exposition des arguments et de questions des sénateurs que Mitch McConnell entend mettre aux voix la question cruciale des témoins.

Les démocrates réclament que quatre acteurs-clés de l’affaire ukrainienne soient convoqués à la barre, dont le chef de cabinet de la Maison-Blanche Mick Mulvaney et l’ex-conseiller à la sécurité nationale John Bolton.

Mais, pour cela, ils doivent remporter à chaque fois un vote, ce qui s’annonce difficile au regard du rapport de forces au Sénat, où les républicains disposent de 53 élus sur 100.

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