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États-Unis: chaos dans certains aéroports, Trump négatif au coronavirus

États-Unis: le coronavirus provoque le chaos dans certains aéroports
Passagers à l'aéroport d'Orlando en Floride Photo: Paul Hennessy/NurPhoto via Getty Images

Les nouveaux contrôles pour les Américains rentrant d’Europe, mis en place pour juguler la propagation du coronavirus aux États-Unis, ont provoqué des scènes de chaos dans plusieurs aéroports dépassés par l’afflux de passagers à dépister.

Donald Trump a annoncé mercredi l’interdiction d’entrée sur le sol américain en provenance des pays européens de la zone Schengen. La mesure est entrée en vigueur vendredi à minuit et sera étendue lundi à minuit (mardi 4h GMT) au Royaume-Uni et à l’Irlande.

Les citoyens américains et les résidents permanents aux États-Unis sont les seuls autorisés à revenir du Vieux Continent. Mais ils ne peuvent transiter que par 13 aéroports, les plus importants du pays, où ont été mis en place à la hâte des contrôles sanitaires – et ils sont ensuite priés de se placer en quarantaine chez eux.

Depuis samedi, la pagaille a gagné plusieurs de ces aéroports. Les passagers se retrouvent souvent les uns sur les autres à attendre de nombreuses heures, au mépris des recommandations sanitaires sur la «distanciation sociale».

Une internaute a publié sur Twitter une photo de l’aéroport O’Hare de Chicago où l’on voit une foule rappelant l’heure du pointe du métro dans une métropole mondiale.

Il fallait attendre six heures pour récupérer sa valise en plus de deux à quatre heures d’attente «épaule contre épaule» pour les douanes, a-t-elle expliqué. «La police distribue de l’eau et des lingettes désinfectantes», a-t-elle ajouté.

Une minute de dépistage

La situation a provoqué la colère du gouverneur démocrate de l’Illinois JB Pritzker, qui a interpellé le président et le vice-président des États-Unis.

«La longueur des files d’attente est inacceptable et il faut remédier à la situation immédiatement. Donald Trump et Mike Pence (…) vous devez faire quelque chose MAINTENANT. Ces foules attendent de passer les douanes, qui sont sous la juridiction fédérale», a-t-il tweeté, avant d’ajouter: «Le gouvernement fédéral doit se bouger le c*l».

Des scènes similaires ont eu lieu à Dallas ou New York.

Le ministre de la Sécurité intérieure Chad Wolf a répondu en promettant de renforcer les «capacités de dépistage», soulignant qu’il fallait pour l’instant à peu près «60 secondes» pour prendre la température de chaque passager à l’aide de thermomètres. «Je sais que cela est très stressant», a-t-il ajouté, demandant de la «patience».

Selon les derniers bilans de dimanche matin, près de 3000 cas ont été officiellement déclarés aux États-Unis pour près de 60 morts.

Après avoir longtemps minimisé la portée de l’épidémie et avoir été critiqué notamment pour l’insuffisance de kits pour dépister le coronavirus, le président Trump a annoncé ces derniers jours plusieurs mesures, dont l’état d’urgence dans le pays.

Il a aussi décrété ce dimanche une «journée nationale de prière» – qu’il a observé en suivant un service religieux en streaming sur internet, de nombreuses églises ayant décidé de fermer leurs portes au public.

Trump testé négatif

Signe d’un tournant dans la prise de conscience, le président américain s’est résolu à se soumettre personnellement au test – négatif, a fait savoir samedi soir la Maison-Blanche.

Et les grandes villes ont commencé à se mettre en hibernation pendant le week-end, les habitants se montrant plutôt disciplinés.

Mais le directeur de l’Institut national des maladies infectieuses, Anthony Fauci, a prévenu qu’il fallait aller plus loin.

«Je pense que les Américains doivent se préparer à faire beaucoup plus profil bas que ce que l’on constate pour l’instant dans le pays», a-t-il dit sur la chaîne NBC. Il a expliqué préférer être «critiqué pour avoir surréagi» plutôt que l’inverse.

Dans ce pays fédéral, les mesures dépendent toutefois souvent des États voire des comtés et varient d’un endroit à l’autre.

Si les écoles ont fermé dans de nombreuses régions, le maire de New York Bill De Blasio s’est encore dit dimanche «réticent» à suivre cet exemple. «Ma crainte c’est que si on ferme les écoles, elles le resteront jusqu’à la fin de l’année scolaire, peut-être jusqu’à la fin de l’année calendaire», a-t-il dit sur CNN.

L’Ohio et l’Illinois, parmi d’autres, ont de leur côté envisagé la fermeture des bars et restaurants mais certains ont pris les devants, comme la célèbre enseigne de fast-food mexicain Taco Bell qui ne servira plus ses clients que par les «drive-thru», directement dans leurs voitures.

Au pays de la consommation de masse, ce sont toutes les habitudes qui se retrouvent bouleversées. Nike a également annoncé dimanche qu’elle fermait tous ses magasins aux États-Unis, au Canada, et en Europe de l’Ouest.

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