Keystone XL: ce n’est pas demain la veille
Un rapport d’impact environnemental sur le projet de pipeline Keystone XL, publié vendredi dernier par le département d’État américain, révèle que le pipeline n’aura que peu d’impact sur les changements climatiques. Le Canada ira de l’avant avec l’exploitation des sables bitumineux que le projet soit approuvé ou non, dit le rapport qui précise du même souffle que l’oléoduc n’aurait en fait que peu d’impact sur la consommation américaine de carburant.
En essence, le rapport de plus de 2 000 pages ne tranche ni d’un côté ni de l’autre, mais il enlève à l’administration américaine un argument de taille, en suggérant que le Canada irait de l’avant avec l’exploitation peu importe la décision des États-Unis. Depuis le début, les opposants au projet affirmaient qu’un refus de la part du président Obama enverrait un message clair au monde entier sur l’importance de trouver des solutions de rechange plus écologiques à l’exploitation des sables bitumineux.
En revanche, le rapport contredit également un des principaux arguments en faveur de la construction de l’oléoduc Keystone XL en avançant que les États-Unis peuvent répondre à leurs besoins énergétiques sans le pipeline. L’accroissement du transport de carburant canadien par rail, l’exploitation de la prometteuse formation Bakken dans les grandes plaines américaines et la présence d’autres oléoducs permettront aux États-Unis de combler leur besoins énergétiques pour les dix prochaines années.
Je n’oserai pas prévoir comment ce rapport pourrait influencer la décision d’Obama sur la question, mais déjà en fin de semaine, certains républicains sont montés au créneau pour dire qu’il était plus que temps que le président prenne une décision. Le républicain John Boehner, estime qu’après quatre ans de «délais inutiles», Obama doit «se tenir debout pour les emplois de la classe moyenne et la sécurité énergétique en approuvant le projet de pipeline Keystone».
Ceci dit, le président Obama pourrait attendre jusqu’au milieu de l’été pour rendre sa décision. Le rapport d’impact environnemental devrait être publié cette semaine et après quoi, le public aura au moins 45 jours pour y répondre. Le département d’État devra ensuite répondre à chacun de ces commentaires avant de pouvoir remettre un rapport final et déterminer si la construction de l’oléoduc est dans l’intérêt national. Une question sur laquelle huit autres agences auront 90 jours à intervenir. Keystone, ce n’est pas demain la veille!