Brexit: «Le départ serait un coup terrible»
À huit jours du référendum sur la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne (UE), le camp favorable au divorce est en légère avance. Ce qui force le commissaire européen Pierre Moscovici et l’ancien premier ministre italien Enrico Letta à un constat : le statu quo n’est plus une option.
«Je suis Européen… et inquiet», a confié mardi M. Moscovici, ancien ministre français devenu instrument de la construction européenne, lors d’une allocution prononcée dans le cadre de la 22e Conférence de Montréal.
Et pour cause : la France, pays fondateur de l’édifice européen, est maintenant le pays qui est le plus en proie à l’euroscepticisme, idée galvanisée par le Front national.
«Peu importe l’issue du référendum, le Brexit doit devenir l’électrochoc nécessaire pour changer l’Europe.» –Pierre Moscovici, commissaire européen
Alors que les Britanniques s’apprêtent à voter pour déterminer leur avenir au sein de l’UE le 23 juin prochain, l’Europe ne fait plus rêver, ballottée au gré des crises – nombreuses – qu’elle doit encore traverser.
«Crises économique, climatique, terroriste, crise des réfugiés, Grexit, Brexit… le fond du marasme européen, ce sont les crises», a avoué M. Moscovici.
«Et le marasme est tel que le statu quo est impossible», croit quant à lui M. Letta, rappelant le taux de chômage effarant qui affecte les jeunesses espagnole (50 %) et française (25 %).
«Il y a deux groupes en Europe : les petits pays, et les pays qui n’ont pas encore compris qu’ils sont petits.» –Enrico Letta, ancien premier ministre italien
«L’Europe pèsera sur les décisions du monde seulement si elle reste unie, souligne-t-il. Je ne veux pas léguer à mes enfants un monde où les États-Unis et la Chine décideront pour nous.»
Les deux hommes concluent que «le départ [de Londres] serait un coup terrible pour l’Europe». Un autre…