Nice: «Je suis déconnecté, j’ai perdu mes repères»
«Les gens, partout autour de moi, ont les larmes aux yeux. La promenade des Anglais est un endroit où on va tous courir et manger : ça aurait pu nous arriver à tous», a raconté à Métro, jeudi soir, Matthias Somm, journaliste de BFM-TV travaillant à Nice.
M. Somm célébrait la fête nationale française à Nice lorsque la terreur, encore une fois, a frappé la France.
«Je suis arrivé par le côté ouest sur la promenade. J’ai vu des cadavres recouverts partout», a-t-il raconté à Métro depuis un hôtel adjacent au lieu de la tragédie.
M. Somm a sorti sa caméra dès qu’il est arrivé sur place. Le père d’une victime au sol lui a demandé de ne pas filmer: «Pas besoin de montrer des gamins», a-t-il fait valoir.
Le 14 juillet s’est terminé, tant pour M. Somm que pour des millions d’autres Français rivés à leurs écrans de télévision après avoir eu vent de l’attaque, au son des sirènes d’urgence et à la vision des gyrophares illuminant le théâtre d’un nouveau drame, une scène trop souvent vécue par de nombreux citoyens du monde, qu’ils soient français, libanais, irakiens ou bangladais, comme l’a rappelé M. Somm.
«Il ne faut pas oublier que ce genre d’événement arrive ailleurs et qu’on n’en parle pas», a-t-il tenu à souligner malgré l’émotion et le désarroi audible dans sa voix.
«Ce qui est choquant, c’est que ça arrive maintenant, alors que la sécurité a été l’enjeu clé de l’Euro.» –Matthias Somm, journaliste de BFM-TV, qui était à Nice jeudi soir au moment de l’attaque
Fait inédit dans l’attaque d’hier à Nice : la présence certaine d’enfants en bas âge au milieu de la fête.
«L’ambiance était bonne, le feu d’artifice plutôt chouette, les gamins jetaient des galets dans l’eau», a raconté, dans un texte publié sur Facebook, Damien Allemand, témoin direct de l’événement. Puis «j’ai entendu des bruits, des hurlements que je n’oublierai jamais».
«C’est lâche, c’est odieux de cibler des familles. Je trouve ça dégueulasse», s’est indigné M. Somm hier avant de décrire ce que beaucoup d’autres personnes, en France et ailleurs, ont encore une fois ressenti devant la tragédie.
«Désolé : je suis complètement déconnecté. J’ai l’impression d’avoir perdu tous mes repères… »
Encore une fois…