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Offrir un milieu de travail sain

Photo: Getty Images

Muffins gratuits, professeur de yoga le midi, horaires d’été: voilà, on a fait notre part en tant qu’employeur pour que nos employés se sentent bien dans leur milieu de travail. Et si on ne déployait pas nos efforts dans la bonne direction?

«Toutes ces initiatives ne sont que de petits plus qui ne compenseront jamais un manque dans les composantes fondamentales d’un milieu», croit Julie Carignan, CRHA, psychologue- organisationnelle et associée à la firme-conseil en ressources humaines SBP.

Si les employés sont stressés par un manque de ressources ou par l’indisponibilité de leur supérieur immédiat, des séances de méditation guidées ne suffiront pas à améliorer leur bien-être.

Les secrets d’un milieu sain et inclusif
Selon Julie Carignan, un milieu sain se compose de trois éléments: un travail porteur de sens, un environnement flexible et un espace de dialogue de nature bienveillante. «Un milieu de travail sain permet aux gens de se réaliser. On les y considère comme des humains à part entière: on n’utilise pas seulement leurs bras ou une fraction de leur potentiel», ajoute Catherine Privé, CRHA et présidente fondatrice d’Alia Conseil.

Dans un tel cadre, pas question de critiquer un employé qui part plus tôt pour accompagner son enfant à un rendez-vous médical: l’employeur doit plutôt démontrer la confiance qu’il accorde à l’employé en le laissant accomplir ses tâches à sa façon.

«L’employeur n’a pas à prendre sur ses épaules tous les facteurs de santé de ses employés – ils ont une responsabilité individuelle à ne pas perdre de vue. Mais il doit à tout le moins veiller à instaurer un climat de travail qui ne soit pas malsain, par exemple à cause d’une gestion contrôlante ou d’une absence de communication», explique Catherine Privé.

Avant d’aspirer à devenir un havre de saines habitudes de vie pour ses employés, une organisation aurait avantage à analyser ses pratiques en communication et ses politiques de gestion: sont-elles saines, elles aussi? «On a tendance à l’oublier, mais performance et bien-être vont de pair. Si tout le monde se sent bien, à sa place dans un ensemble collectif, les résultats suivront», dit Julie Carignan.

Les défis propres à l’époque actuelle
Avec un rythme de vie accéléré, une tonne d’informations à traiter et une pression concurrentielle grandissante, gérer une entreprise n’a jamais été aussi complexe. «On ne peut plus s’en sortir seul! Il est plus important que jamais de se servir de l’intelligence collective au sein des organisations», pense Catherine Privé.

Les entreprises ont tort de se priver de la force du groupe. «Au lieu d’être agiles, beaucoup d’organisations sont plutôt agitées: elles rebondissent sur tout, se lançant à gauche et à droite sans se fixer de priorités», note la présidente fondatrice d’Alia Conseil.

«On a l’impression d’être toujours pressé, alors on ne prend plus le temps, ajoute Julie Carignan. On envoie des textos à la va-vite en voulant être efficace.» Or, miser sur l’instantanéité et les résultats immédiats affaiblit les relations humaines. Ce constant sentiment d’urgence a une incidence négative sur la santé du milieu de travail, de plus en plus perçu comme déshumanisé.

On n’a guère le choix de composer avec la pression: «Le contexte concurrentiel l’exige, et ça ne risque pas de ralentir, prévient la psychologue organisationnelle. Si la pression nuit au milieu de travail, la solution n’est pas de l’alléger en réduisant les attentes, mais plutôt de mieux outiller notre monde. Ce qui est réellement malsain, pour un employeur, c’est de ne pas donner à ses employés les moyens de ses ambitions.»

Cet article a été fourni par l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés.

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