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Le coquelicot, toujours aussi pertinent, 100 ans plus tard

Couronne de coquelicots
Couronne de coquelicots pour le jour du Souvenir Photo: Archives

Arborée chaque année dès le début du mois de novembre jusqu’au jour de l’Armistice, la petite fleur rouge passe difficilement inaperçue. Cette année marque le 100e anniversaire du coquelicot comme symbole du Souvenir. Un siècle plus tard, c’est un symbole toujours aussi pertinent qu’il faut continuer de chérir, croient les intervenants consultés.

« Le coquelicot, c’est la mémoire. Ça représente le sacrifice des militaires et leur souffrance » affirme Lyne Tessier, bénévole dans la filiale 212 de la Légion royale canadienne à LaSalle. Son père a servi durant la Seconde Guerre mondiale, alors qu’il n’était âgé que de 19 ans. Il lui a transmis l’intérêt de s’impliquer auprès de vétérans. Maintenant retraitée, elle donne de son temps à l’organisme qui coordonne des soirées et des soupers, et qui forme un groupe d’aide pour la communauté.

Roger Agnessi, qui a servi dans la marine entre 1968 et 1973, est aussi d’avis que le devoir de mémoire reste primordial.

Si on oublie le coquelicot, on oublie ceux qui ont servi pour défendre nos valeurs. Comme nation, on ne vaudrait pas grand-chose.

Roger Agnessi, ex-militaire et président de la filiale 66 de la Légion dans Hochelaga-Maisonneuve

Avec l’enseigne rouge, le jour du Souvenir agit comme un effet libérateur pour les vétérans qui se sont engagés dans des combats, pense le président de la filiale 66 de la Légion dans Hochelaga-Maisonneuve. «La fleur rouge, c’est le souvenir des gens qu’on a côtoyés et qui ne sont plus, explique M. Agnessi. Ceux qui ont fait la guerre, et qui normalement ne parlent pas de ce qu’ils ont vécus, se permettent d’être émotifs ce jour-là. Il y a beaucoup d’émotions.»

Des préoccupations actuelles

Si on associe surtout le coquelicot aux vétérans qui étaient présents durant les deux Guerres mondiales, Mme Tessier estime qu’il ne faut pas penser que ce n’est que chose du passé. «On commémore beaucoup ceux qui ont servi dans la Seconde Guerre mondiale, mais il y a aussi ceux qui étaient en Bosnie et en Afghanistan. Il faut soutenir les militaires qui ont vécu des traumatismes.»

Environ 40 000 membres des Forces armées canadiennes ont participé à la Guerre en Afghanistan qui s’est achevée en 2014. 158 soldats sont morts.

De 1992 à 2010, un peu plus de 40 000 militaires canadiens ont servi dans le cadre d’opérations de maintien de la paix de l’ONU et de l’OTAN dans la région des Balkans.

Symbole tiré d’un poème canadien

Le coquelicot comme symbole du Souvenir est tiré du poème In Flanders Fields (Au champ d’honneur ou Les cimetières flamands dans ses versions françaises),écrit par le militaire canadien John McCrae en 1915. Les premiers vers décrivent les coquelicots rouges fleurissant au milieu de rangées de croix dans les cimetières de Flandre, en Belgique. L’œuvre publiée dans le magazine britannique Punch se veut un hommage aux individus morts durant la guerre.

Inspirée par le poème, la Française Anna Guérin a institué la première campagne interalliée du coquelicot pour le jour de l’Armistice de 1921. Elle souhaitait utiliser le symbole afin d’amasser des fonds d’abord pour les veuves et les orphelins de la Grande Guerre, puis pour les vétérans et leurs familles. La Légion royale canadienne perpétue la tradition aujourd’hui.

L’organisme a produit une épinglette commémorative spéciale pour souligner le 100e anniversaire du Coquelicot du Souvenir.

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