La gratuité scolaire coûterait 1,2 G$ au Québec, estime l’IRIS
Permettre la gratuité scolaire ne coûterait que 1,2 G$ au gouvernement québécois, soit moins de 0,9% des dépenses totales de son budget. C’est le calcul avancé par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) dans un rapport publié aujourd’hui. Selon l’IRIS, l’indexation des frais de scolarité, qui accroît la précarité financière des étudiants, «n’a plus sa place» dans le mode de financement des universités québécoises.
Pour l’IRIS, le gouvernement devrait se servir de la hausse de ses revenus pour injecter des fonds et ainsi permettre l’accès gratuit aux études universitaires. L’Institut prend pour exemple le déploiement d’un tel modèle dans divers pays européens où la gratuité scolaire est de mise.
Décrivant cette gratuité comme la «norme dans les États sociaux-démocrates», l’IRIS prend comme contre-exemple les États-Unis, où les frais de scolarité auraient augmenté de 500% depuis 1985.
«Des frais élevés et la perspective de s’endetter exercent un effet d’aversion qui décourage les futurs étudiant·e·s à poursuivre leurs études, surtout les moins nanti·e·s», déclare dans un communiqué le chercheur associé à l’IRIS Samuel Élie-Lesage. «La nécessité de rembourser leurs dettes peut en conduire plusieurs à privilégier des emplois où les revenus sont les plus élevés, sans égard à l’utilité sociale véritable de ces emplois.»
Une solution qui «ne s’attaque pas au vrai problème»
Pour l’économiste senior à l’Institut économique de Montréal (IEDM) Vincent Geloso, les calculs de l’IRIS ne prennent pas en considération le réel coût de l’éducation, qui comprend le nombre d’années passées en dehors du marché du travail pendant la complétion des études. Bien qu’il estime que la gratuité scolaire soit faisable, il considère que le résultat de celle-ci serait minime.
Ce ne sont pas les frais de scolarité qui sont la plus grande barrière, c’est généralement le temps sacrifié à l’école. […] La gratuité scolaire va s’attaquer à une fraction du coût [que les gens assument pour] aller à l’école.
Vincent Geloso, économiste senior à l’Institut économique de Montréal (IEDM)
Selon lui, le plus important reste la possibilité d’obtenir une meilleure qualité de vie avec de meilleurs revenus une fois les études complétées.
«Une des manières de réduire le coût de l’éducation, c’est d’en augmenter le rendement, explique Vincent Geloso. Si vous rendez l’université plus payante, que vous augmentez le rendement des universités, vous pouvez réduire le coût de l’université.»
Des cinq principaux partis en lice pour les élections provinciales à venir, Québec solidaire est le seul à promouvoir la gratuité scolaire.