L’inventeur du Plexcoin lance «un cri du cœur»
Décrypto a recueilli le témoignage de Dominic Lacroix, le «présumé coupable» de fraude financière que les gendarmes boursiers canadien et américain n’ont toujours pas condamné. Que vit-il ? Comment le vit-il ? L’entrepreneur québécois derrière la polémique cryptomonnaie Plexcoin porte de lourdes accusations à l’encontre d’un système judiciaire qui «l’asphyxie de façon malhonnête».
«Je vis un enfer juridique depuis plus de deux ans», confie Dominic Lacroix, tristement célèbre pour ses démêlés avec la justice dans une affaire de cryptomonnaies. L’entrepreneur québécois fait actuellement l’objet d’enquêtes au Canada et aux États-Unis pour suspicion de violation de la loi sur les valeurs mobilières.
Pour mémoire, les autorités lui reprochent d’avoir collecté des fonds auprès d’investisseurs attirés par le PlexCoin (PLX), la cryptomonnaie «plus sécuritaire et privée que la monnaie standard» qu’il a créée en 2017, sans être inscrit en bonne et due forme comme courtier.
Le gendarme américain estime désormais à 6,5 millions $US la somme amassée auprès de 90.000 investisseurs. Au Québec, l’Autorité des marchés financiers tente de prolonger jusqu’en 2020 des ordonnances de blocage, des mesures empêchant à Dominic Lacroix de manipuler toute forme d’argent.
Ces restrictions ont été étendues de manière intérimaire jusqu’au 24 juillet prochain, date d’audience à laquelle l’inventeur du PLX contestera cette prolongation.
L’homme d’affaires veut dès lors livrer sa vérité, partager son vécu, dévoiler tous les faits méconnus du grand-public à propos de cette saga judiciaire qui «a tout détruit sur son passage», insiste-t-il, ses entreprises prospères, sa réputation mais aussi ses relations avec les amis ou la famille.
Il a d’ailleurs décidé de publier l’intégralité de ses «témoignages personnels et non censurés», dont Décrypto a eu la primeur, sur un site qu’il vient d’élaborer, https://lacroix.life/.
L’enfer juridique
Dominic Lacroix se dit piégé dans un «combat tout à fait déloyal» contre le gendarme boursier québécois, l’Autorité des marchés financiers (AMF).
«Le PlexCoin était vendu comme un bien contre de l’argent sans promesse de rendement, c’était une cryptomonnaie lancée alors qu’il n’y avait aucune loi qui encadrait les cryptomonnaies à l’époque au Québec. Le PlexCoin n’a jamais été un investissement. C’est la raison pour laquelle l’enquête n’aboutit pas et qu’aucune accusation n’a été portée depuis maintenant plus de deux ans», fait valoir Dominic Lacroix.
Pour lui, tout a commencé un jour d’été en 2017. Un huissier se présente à son bureau chez DL Innov, l’une de ses entreprises de l’époque, pour lui remettre une ordonnance ex parte. Le document émis par un juge stipule qu’à partir de ce moment précis, Dominic Lacroix n’a plus le droit de dépenser le moindre sous, directement ou indirectement.
«Cela veut dire, plus le droit de payer mes fournisseurs, ni aucun de mes 40 employés, ni le propriétaire de mon local à l’époque. Cela voulait aussi dire, plus le droit de payer mon cellulaire, mon loyer, mon épicerie. Interdit de m’acheter du linge ou même de mettre du gaz dans ma voiture que je ne pouvais plus payer non plus», énumère-t-il.
Tous ses comptes bancaires, d’entreprise et personnels, sont gelés, ses cartes de crédit annulées. L’ordonnance de blocage a une telle portée, selon Dominic Lacroix, qu’elle interdît à quiconque de lui venir en aide.
«Ma famille n’a pas le droit de me prêter 200$ pour faire l’épicerie. Je n’ai pas le droit non plus de vendre quoi que ce soit pour avoir de l’argent pour manger. Le seul moyen possible de pouvoir modifier ce blocage aurait été de me présenter au tribunal, ce qui aurait couté de l’argent, que je n’avais pas le droit de dépenser», fait-il paradoxalement remarquer.
Selon le créateur du Plexcoin, de trop nombreuses irrégularités comme celles-là entachent le dossier judiciaire dans la plus grande indifférence : perquisitions illégales, intimidations, abus de procédures, … «C’est un cauchemar qui n’en finit plus», affirme-t-il.
Sa compagne et lui risquent de se retrouver prochainement à la rue, sans avoir le droit de louer un petit appartement. Le créateur du Plexcoin n’a même plus d’avocat attitré, faute de moyens.
Lire la suite
Dominic Lacroix: «Je ne cherche pas à faire pitié»
Des questions, remarques ou suggestions ?
N’hésitez pas à me contacter par mail en cliquant ici
et sur les réseaux sociaux via @francois_remy, FranRemy ou francoisremy