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Les géants technos s’unissent contre la surveillance gouvernementale

Photo: Maxime Johnson

AOL, Apple, Facebook, Google, LinkedIn, Microsoft, Twitter et Yahoo! ont mis leurs différents de côté ce matin dans une lettre ouverte envoyée au président américain Barack Obama et publiée dans plusieurs grands journaux américains. Leur demande: une réforme de la surveillance gouvernementale qui respecterait cinq grands principes et qui permettrait de restaurer la confiance du public après les nombreuses révélations d’Edward Snowden depuis l’été.

Il faut dire que la crédibilité de ces géants technos en a pris un coup depuis les révélations de l’ancien analyste de la National Security Agency (NSA), qui a notamment montré à quel point le gouvernement américain avait accès aux informations confidentielles des internautes.

Il faut d’ailleurs être bien naïf pour encore penser que ses documents privés sont à l’abri de tous regards sur le Web.

Les principes proposés dans la lettre ouverte et sur le site reformgovernmentsurveillance.com pourraient aider à corriger un peu la situation. Les voici :

1 – Limiter les pouvoirs du gouvernement à collecter les informations des utilisateurs
Les gouvernements devraient baliser clairement leurs pouvoirs par rapport à la collecte d’informations, afin de balancer le besoin d’informations, le droit à la vie privée et la confiance du public envers Internet. Les gouvernements devraient aussi limiter la surveillance à certains individus spécifiques pour des raisons légales, et non effectuer la collecte de données «en gros».

2 – Surveillance et responsabilisation
Les agences de renseignement devraient être encadrées par un cadre légal clair et être soumis à des vérifications. Un processus d’appel indépendant et complet devrait aussi être instauré.

3 – Transparence à propos des demandes gouvernementales
Les compagnies devraient avoir le droit de publier la quantité et la nature des demandes d’informations qu’elles reçoivent à propos de leurs utilisateurs.

4 – Respecter la libre circulation de l’information
Les données devraient être accessibles de partout dans le monde, et les gouvernements ne devraient pas forcer les fournisseurs à conserver leurs infrastructures à l’intérieur d’un pays où ils opèrent.

5 – Éviter les conflits entre gouvernements
Il devrait y avoir un cadre pour gérer les demandes d’informations entre différentes juridictions, un peu comme un traité d’assistance judiciaire mutuelle, par exemple.

Les compagnies technos derrière la demande ont évidemment leurs intérêts à cœur lorsqu’ils font ces requêtes. Comme l’indique le vice-président de Microsoft Brad Smith dans un communiqué, «les gens n’utiliseront pas une technologie en laquelle ils n’ont pas confiance».

Force est toutefois de reconnaître que la grande majorité de ces demandes sont plus que raisonnables, et que dans un monde idéal, elles devraient même être prises pour acquises (à l’exception peut-être du quatrième point sur la libre circulation, qui semble plus être né d’un intérêt corporatif que fondé sur le bien public).

Reste à voir si les compagnies seront écoutées – il faut dire que les signataires de la lettre ouverte sont généralement de grands donateurs lors des élections américaines – et, surtout, si des mesures du genre seront suffisantes pour restaurer la confiance des utilisateurs partout dans le monde.

Une confiance qui en a pris un coup au cours des derniers mois, et qui continue de s’effriter semaine après semaine à mesure que les fuites d’Edward Snowden continuent d’être analysées et dévoilées.

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