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La cyberattaque de «Twitter»: nouveau moyen de pression politique?

Une cyberattaque a affecté
le site de microblogue Twitter dans la nuit de jeudi. L’attaque
consistait principalement à substituer la page d’accueil normale par
une page piratée sur laquelle se trouve un drapeau vert, faisant
allusion à l’Islam, et ce message en anglais: «Ce site a été piraté par
la cyberarmée iranienne».

Peu après l’apparition de la page piratée de Twitter,
le site a été mis hors ligne pendant environ une heure et Twitter
suggère aux utilisateurs de changer leur mot de passe pour minimiser
les risques de sécurité de leur compte. Selon Biz Stone, l’un des
fondateurs de Twitter, l’attaque ne visait pas spécifiquement Twitter, mais plutôt les serveurs DNS (Système de nom de domaine).

Par le biais d’un communiqué, Biz Stone a indiqué que l’enquête se
poursuivait et que les détails seront graduellement dévoilés. Au moins
un autre site aurait été victime de l’attaque, Mawjcamp.org. La page
d’accueil de ce site affichait toujours cet après-midi, la même page
d’accueil piratée que Twitter.

La cyberattaque de Twitter survient dans un contexte politique
surchauffé en Iran. Vendredi dernier, des manifestations
progouvernementales sont survenues dans plusieurs villes d’Iran. Les
manifestants en faveur du gouvernement actuel réagissaient à la
diffusion d’images à la télévision le 7 décembre, de manifestants
antigouvernementaux déchirant une photo de l’ayatollah Khomeiny.

Pour 2010, les experts en sécurité prédisent une augmentation des cyberattaques ayant des visées politiques comme moyen de pression.
Dorénavant, de plus en plus de pirates malintentionnés exploitent leurs
connaissances à des fins politiques. L’affrontement des camps opposés
s’effectuera davantage qu’avant sur le terrain de l’informatique.

D’ailleurs, le colonel Paul Straughair, du ministère de la Défense
australienne, prédisait dès 2006 de l’arrivée de pirates kamikazes. Il
s’agit de terroristes tellement engagés politiquement, que pour mener à
bien leur attaque, ils sont prêts à sacrifier entre 10 et 30 ans de
leur vie en prison pour défendre leurs idéaux. Si de tels pirates
existent, leur attaque consisterait à désorganiser complètement une
organisation, un État ou un pays, avec de graves conséquences pour
leurs citoyens.

Rappelons que vers la mi-juin, Twitter a été au cÅ“ur du mouvement contestant la réélection de Mahmoud Ahmadinejad en Iran.
À cette occasion, le site de microblogue avait permis d’organiser des
manifestations dans les rues de Téhéran ainsi qu’à diffuser les
informations sur ces événements à l’extérieur du pays. Aucun
journaliste n’avait eu la permission de rapporter les faits, de filmer
ou de prendre des photos dans la ville.

Ces événements ont tellement suscité l’intérêt des internautes, que les élections en Iran a été le sujet le plus évoqué sur le site de microblogue en 2009, selon Twitter.

Une autre cyberattaque à saveur politique avait visé Twitter. Des tensions politiques entre la Russie et la Géorgie avaient entraîné une tentative de censure d’un blogueur proGéorgien sur plusieurs plateformes, dont Twitter et Facebook.

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